Origine et histoire de l'Église Saint-Christophe
L'église Saint-Christophe de Montferrand-du-Périgord est un édifice d'origine romane, daté de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle, situé dans le département de la Dordogne. Dès le XIIe siècle, elle est citée comme possession de l'abbaye de Sarlat ; lors de la création de l'évêché de Sarlat, les biens de l'abbaye lui furent dévolus. L'édifice est formé de la juxtaposition d'une nef d'une travée et d'une tour chevet allongée : il ne subsiste de l'église primitive que le chœur surmonté du clocher. Le mur sud de la nef présente un appareil en arête de poisson attestant son ancienneté, tandis que la voûte en berceau romane et le tour du chevet renvoient au XIIe siècle. La guerre de Cent Ans est sans doute à l'origine de la disparition d'une grande partie de la nef, dont le clocher servit alors de poste avancé pour la défense du château, et la nef fut ensuite raccourcie au XIXe siècle ; des documents d'archives confirment ces destructions. Le clocher a subi de multiples retouches à l'époque gothique et sans doute ultérieurement ; sur sa façade ouest se remarque le départ de toiture et des décors modestes, comme de petits modillons d'angle et de faux claveaux gravés sur des linteaux monolithes. Plusieurs éléments de l'ancienne église ont été réutilisés dans le cimetière, notamment l'autel primitif et un ancien portail roman devenu tombe, situé à l'ouest de l'édifice derrière le caveau de l'architecte Charles Lenormand. Entourée d'un cimetière et un peu à l'écart du village, l'église domine la vallée de la Couze par sa tour-clocher ; elle fut paroissiale jusqu'en 1847, date de construction de l'église du Bourg. L'ensemble de l'édifice est classé aux monuments historiques depuis 2001. L'église conserve un important ensemble de peintures murales médiévales étudiées et globalement bien conservées ; les plus anciennes sont datées du XIe siècle. Parmi ces peintures, on relève un fragment romanesque figurant trois personnages nimbés, des représentations du Christ en majesté entouré des quatre évangélistes avec le Pantocrator et le Tétramorphe sur la voûte du chœur, ainsi que des scènes gothiques tardives telles que l'Annonciation et Saint-Christophe sur le mur oriental du chevet. D'autres thèmes ornent les murs de la nef, notamment des scènes de l'Enfer, un fragment de la Cène, la légende de saint Léonard libérant des prisonniers, des représentations anthropomorphes du soleil et de la lune, des évangélistes et des croix de consécration ; certaines parties des fresques ont été amputées par la destruction d'une portion de la nef, ce qui complique leur interprétation. Les peintures les plus anciennes ont été mises au jour en 1983 par le maçon Jean-Marc Belgarric ; alerté, M. Beauchamps, alors chef des services de l'architecture en Dordogne, chargea M. et Mme Belin de la mise au jour et de la conservation des fresques. Enfin, l'édifice a servi de décor pour le tournage de la série Draculi & Gandolfi de Guillaume Sanjorge.