Origine et histoire de l'Église Saint-Christophe
L'église paroissiale Saint-Christophe est formée de deux édifices presque alignés, réunis en 1700 par une large arcade en anse de panier. L'édifice le plus ancien, à l'est, dépendait d'un prieuré bénédictin et remonte à la fin du XIe siècle : il en subsistent notamment l'abside semi-circulaire flanquée de colonnes-contreforts, dont les fenêtres et les voûtes ont été refaites au XIVe siècle. Une chapelle du XIIe siècle, voûtée au XVe siècle, communique avec le chœur par une porte en arc brisé et deux piles dont les chapiteaux, datés de la fin du XIe siècle, semblent avoir porté un clocher primitif. Au XIVe siècle, la partie sud de cet ancien édifice fut abattue et un large vaisseau fut reconstruit. À l'ouest, communiquant avec cet ensemble par l'arc percé en 1700, se trouve une église du XVIe siècle composée d'une nef et d'un bas-côté nord ; ses charpentes lambrissées conservent des vestiges de décor sculpté et peint. Le clocher, une tour du XVe siècle édifiée sur la moitié sud-ouest de la première travée de la nef, comporte sur la corniche du contrefort sud-ouest le nom du curé Jehan Delaunay (curé en 1505), auquel on attribue sa construction. L'existence d'une première église est attestée en 1069, lorsque Hugues III d'Alluye et son épouse Richilde firent don de l'église dédiée à saint Christophe aux moines de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur. Les différentes parties témoignent de campagnes successives : l'abside présente à l'extérieur, au-dessus des ouvertures, un appareillage en écailles de poisson caractéristique du XIIe siècle et elle n'est pas axée sur le chœur à chevet plat élevé au XIIIe siècle ; l'accès intérieur a été partiellement fermé lors de l'installation de grands retables au XVIIIe siècle. À l'intérieur, sur le mur nord du chœur, subsistent deux colonnes jumelles à chapiteaux végétaux du XIIe siècle. Le chœur, avec son pignon ouest et sa toiture plus haute que celle de la nef, a fait penser à une réunion de bâtiments distincts réservés aux moines et aux paroissiens, mais il s'agit d'un seul édifice : la nef actuelle a été bâtie postérieurement, probablement aux XIIIe ou XIVe siècles, après l'ouverture du mur ouest du chœur. Un texte de 1219 précise la répartition des lieux : le prieuré disposait du chœur avec la chapelle Saint-Nicolas et la sacristie Saint-Léonard, tandis que les paroissiens recevaient les sacrements dans la nef, à l'autel Sainte-Catherine, et utilisaient le grand autel de Saint-Christophe les dimanches et fêtes. C'est encore au XIIIe siècle que le chœur roman fut voûté d'ogives et que la chapelle Saint-Nicolas, ou chapelle priorale, fut construite au nord du chevet ; cette chapelle constitue aujourd'hui la sacristie. Aux XVe et XVIe siècles se poursuivirent des modifications : la chapelle Sainte-Catherine, aujourd'hui dédiée à Saint-Gilles, a été remaniée et le collatéral nord fut construit au XVIe siècle ; les fenêtres du mur nord ont été refaites au XIXe siècle, tandis que la fenêtre du mur ouest paraît être d'origine. Les siècles suivants ont été consacrés principalement à l'embellissement intérieur ; en 1838 une triple ouverture fut percée sur le mur sud de la nef, remplaçant l'ancienne porte du XIIIe siècle, aujourd'hui bouchée dans la façade ouest. D'importants travaux de restauration ont été réalisés de 1990 à 1997.
