Origine et histoire de l'Église Saint-Chrysole
L’église Saint-Chrysole, située dans le département du Nord à Comines, se dresse en vis-à-vis de l’hôtel de ville et à proximité de la Lys, frontière avec la Belgique. Après la destruction de l’édifice antérieur pendant la Première Guerre mondiale, un projet de reconstruction est lancé dans les années 1920 ; les travaux sont engagés en 1922 sous la maîtrise d’œuvre de Maurice Storez, qui fait appel à Dom Paul Bellot au sein du groupement L’Arche. L’édifice repose sur une ossature en béton armé, tandis que des briques de remplissage aux tons rosés forment un décor apparent ; la structure elle-même, notamment les nervures de la coupole et les arcs de retombée, joue un rôle ornemental. Le plan s’inspire de l’art byzantin et adopte une croix grecque ; les transepts prévus n’ont pas été réalisés faute de moyens. La couverture est constituée de terrasses et certains éléments structurels et du plan reprennent des modèles romans ; Dom Bellot a également dessiné le mobilier. L’église est inaugurée le 7 juillet 1928 et définitivement achevée en juin 1929 ; il s’agit de la première œuvre française de Dom Bellot. Des éléments décoratifs byzantins sont visibles dans la mosaïque du dôme et dans l’ornementation qui ponctue l’édifice, et l’ouvrage fait preuve d’audace technique par l’emploi de voiles de béton mince. Les origines d’une implantation religieuse en ce lieu font l’objet de traditions divergentes, évoquant soit une fondation liée à Chrysole au IIIe siècle, soit une présence dès le XIe siècle ; l’absence de fouilles et d’études approfondies empêche de trancher. Les premiers documents datent du XVIe siècle et signalent le pillage et l’incendie de l’église en 1579 lors des guerres de religion ; le chœur a été reconstruit dans un style néoclassique en 1757. La Révolution de 1790 entraîne la disparition du chapitre de chanoines et la transformation de la collégiale en église paroissiale Saint‑Chrysole. Avant la guerre de 1914, des campagnes de restauration ont eu lieu en 1842 et en 1911, cette dernière révélant l’état préoccupant de l’édifice. Après la destruction du cœur de la cité pendant le conflit, la municipalité confie la reconstruction de l’église à Maurice Storez et à Dom Bellot, qui conçoivent également le presbytère. L’édifice présente des vitraux réalisés par M. Hollart et, construit en 1933 par la maison Grammet, un orgue comportait de nombreux jeux répartis sur Grand-Orgue, Positif expressif, Récit expressif et Pédale ; cet instrument a été détruit en août 2016 et remplacé par un orgue électronique. Avec le vieillissement du béton, des travaux de réparation ont été nécessaires ; une déconstruction a un temps été envisagée, mais un référendum local organisé en 1996 a abouti au maintien de l’église. Classée monument historique par arrêté du 9 septembre 2002, l’église Saint‑Chrysole a fait l’objet d’un vaste chantier de restauration commencé en 2011 et achevé par une inauguration le 21 octobre 2017.