Origine et histoire de l'Église Saint-Clair
L'église Saint-Clair est une église catholique des XIe‑XIIe siècles située à Hérouville‑Saint‑Clair, dans le Calvados, à l'est du bourg. À partir du XVe siècle, la commune compte trois paroisses : Saint‑Pierre, Saint‑Clair et Saint‑Ursin. L'édifice est dédié à Clair du Beauvaisis, ermite du Bocage normand au IXe siècle avant de se réfugier dans le Vexin. La nef et le chœur datent en partie de la seconde moitié du XIIe siècle ; le chevet a été refait dans la seconde moitié du XIIIe siècle et les chapelles du transept sont attribuées aux XIIe‑XIIIe siècles selon Arcisse de Caumont. Les armées huguenotes ont endommagé l'édifice lors des guerres de religion et l'église Saint‑Pierre a été détruite pendant la Révolution française. Le chevet droit a été remplacé par un chevet à pans coupés dans les années 1880. La première travée du chœur est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 26 novembre 1928 ; le gisant a été dégagé en 1934. De plan en croix latine et de style roman, l'église présente une architecture qualifiée d'assez remarquable. Le clocher est pourvu d'une balustrade datée du XVe ou du XVIe siècle. Le chœur comporte des arcatures rythmées par des contreforts et des ouvertures centrales. La porte dite « porte du prêtre », bien que bouchée, conserve un tympan orné de motifs géométriques et un linteau figurant des animaux fantastiques et un arbre, motif fréquent sur les édifices des XIe‑XIIe siècles selon Arcisse de Caumont. La nef et le chœur présentent des modillons sculptés de visages et de divers symboles ; Caumont signale notamment un modillon représentant un homme la tête en bas avec des attributs sexuels disproportionnés et deux colonnes romanes dans le chœur. À gauche du portail se remarque un mascaron ; on relève également un modillon et le tympan d'une porte bouchée du chœur. Parmi le mobilier, l'édifice conserve des fonts baptismaux contemporains qui remplacent des fonts détruits lors de la bataille de Normandie. L'église abrite le gisant de Nicolas d'Asseville, seigneur du lieu mort en 1376, monument endommagé pendant la Révolution. Arcisse de Caumont décrit enfin un autel pourvu de colonnes torses, datable de la fin du XVIe ou du XVIIe siècle, flanqué de portes surmontées de bas‑reliefs en albâtre représentant l'Annonciation et l'Adoration des mages.