Origine et histoire
La commune du Druelle a été créée après la Révolution par la réunion des paroisses de Saint-Martin de Limouze, d'Ampiac et d'Abbas ; le chef-lieu historique de ce territoire est le village d'Ampiac. Les communes de Druelle et Balsac ont fusionné le 2 janvier 2017. Le hameau de Saint-Clément domine la vallée de l'Aveyron et occupe un promontoire escarpé et isolé, en retrait d'une ancienne voie romaine qui passait par Le Pas. Saint-Clément fut une annexe de Moyrazès jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, puis rattachée à l'église du Pas, elle-même annexe d'Abbas. L'architecture de l'église se caractérise par un appareil rustique, des dimensions modestes, un plan simple et une porte surmontée d'un arc outrepassé, traits qui l'apparentent aux églises préromanes et justifient la proposition d'une construction au XIe siècle. Dans son manuscrit Vestiges romans du département de l'Aveyron, le chanoine Débat récuse l'hypothèse, avancée par Bosc et reprise par Gaujal, d'un monastère bernardin lié à l'abbaye de Bonnecombe à l'origine de cette église. Dès le début du XIIIe siècle, cet éventuel monastère avait disparu : en 1226 l'église appartient au chapitre de la cathédrale et le même chanoine en est recteur, également recteur de Moyrazès, résidence d'été des évêques de Rodez. À cette époque, Saint-Clément perçoit la moitié des dîmes sur le mas de « Crista » dans la paroisse de Cassagnes-Comtaux et, par arbitrage de Hugues, chanoine de Rodez, le recteur de Saint-Christophe doit verser chaque année trois setiers de vin, un de froment et un de seigle. En avril 1230, l'évêque Pierre concède à Saint-Clément, pour l'usage de son recteur, les dîmes que relevait auparavant Élie de Panat dans la paroisse d'Abbas. Selon les Bénéfices du diocèse de Rodez, en 1279 le chapitre de Rodez cède à l'évêque les églises de Moyrazès et de Saint-Clément en échange des églises de Saint-Maurice de Sorgues et de Marnhagues. C'est vraisemblablement au moment où l'abbaye de Bonnecombe étend son emprise sur les hameaux voisins que Saint-Clément cesse d'être paroisse et prend le statut de « capella ». En 1247, Galvanh, viguier de la Cité de Rodez, abandonne à Bonnecombe ses droits sur la « villa » de Saint-Clément hérités de ses parents et de son lignage. J. Bousquet relève que la « petite église a conservé très longtemps un service particulier ». À la fin du XVIIIe siècle, Saint-Clément est réuni à la paroisse d'Abbas. En 1807, le maire de Moyrazès signale que l'église avait été interdite et réunie à Abbas par arrêté du 7 thermidor an II, et que les habitants s'étaient emparés des ornements ; il demande leur restitution. Sur le cadastre napoléonien, l'église et son cimetière apparaissent isolés des autres constructions du hameau ; la série O de Druelle ne mentionne pas de travaux à Saint-Clément. Le cimetière est toujours utilisé. Par ailleurs, plusieurs autres édifices religieux portent le nom d'église Saint-Clément, notamment dans divers départements français (Aisne, Ardèche, Cantal, Corrèze, Gard, Meurthe-et-Moselle, Yonne, Tarn, Dordogne, Aveyron) et au Québec, ainsi que dans de nombreuses communes appelées Saint-Clément ou portant des variantes toponymiques.
