Origine et histoire de l'Église Saint-Cyr
L'église Saint-Cyr de Vesdun est une église catholique d'origine romane, datée du XIIe siècle et inscrite au titre des monuments historiques le 14 janvier 1994. Elle est mentionnée en 1115 dans une bulle pontificale qui énumère les biens de l'abbaye de Déols, et un prieuré-cure bénédictin y a probablement existé. Jusqu'au XVIe siècle, l'édifice était l'église conventuelle des moines bénédictins dépendant de Déols. Après le passage des troupes protestantes en 1569, qui entraîna l'incendie d'une partie du village et de l'église paroissiale Saint-Symphorien, Saint-Cyr prit le rôle d'église paroissiale ; l'ancienne église se situerait rue du Pré. L'édifice, de type rural, est dépourvu de transept : il comprend une nef rectangulaire prolongée par une vaste abside rectangulaire à chevet plat. La nef reçut au XVIe siècle une voûte en berceau lambrissée et le chœur se trouve à un niveau plus bas que la nef. L'abside conserve plusieurs chapiteaux historiés aux décors singuliers. Une chapelle latérale sud, dédiée aujourd'hui à la Vierge mais anciennement à saint Antoine, fut ajoutée au XVIe siècle ; elle fut réalisée par Antoine Goutault, dernier prieur des bénédictins, qui est commémoré par une plaque murale, et elle abrite deux statues en bois polychrome datées des XIVe et XVe siècles. Le clocher-porche occidental a été construit en 1861 ; il contient la grosse cloche antérieurement installée aux portes de la ville, portant l'inscription « Saint-Cyr et Sant-Siphorien, patron de Vesdun ». Le curé Isidore Guillon fit ajouter deux autres cloches et entreprit divers travaux durant son ministère. Un décor peint fragmentaire, découvert lors des restaurations de 1994 et attribué au XIIe siècle, se développe en deux registres parallèles sur les versants nord et sud de la voûte du chœur ; les scènes représentent l'enfance du Christ : Annonciation, Visitation et Nativité au nord, Fuite en Égypte et Adoration des mages au sud. La nef est éclairée par quatre baies dotées de vitraux réalisés par Jean Mauret, conçus pour s'harmoniser avec les tons chauds des peintures romanes. Des colonnes ajoutées dans le chœur n'ont pas de base visible et supportent un panneau orné de motifs en carreaux. Les chapiteaux des piliers présentent des décors remarquables qui complètent l'intérêt architectural et pictural de l'édifice.