Origine et histoire de l'Église Saint-Cyr et Sainte-Julite de Saint-Xist
L'église Sainte-Julie et Saint-Cyr de Saint-Xist, placée sous le vocable de saint Cyr et de sa mère sainte Julitte, se situe au pied du mont Muratou, au nord‑ouest du hameau de Saint‑Xist, commune de La Tour‑sur‑Orb (Hérault, Occitanie), et s'atteint depuis la D35E22 par la rue du Prieuré ou le chemin de l'Église. L'édifice, mêlant les styles roman et gothique, est mentionné dès 1135 ; il dépendait autrefois de l'archiprêtré de Boussagues et apparaît également comme dépendance de l'abbaye de Villemagne. Au XIIIe siècle, Saint‑Xist formait une rectorie rattachée à la manse de Joncels ; la paroisse était desservie par un curé et un vicaire et comprenait autrefois deux annexes, Frangouille — encore existante en 1789 — et Saint‑Vincent, qui avait cessé d'exister en 1600. Inscrite au titre des monuments historiques, l'église et son cloître bénéficient d'une protection depuis le 27 décembre 1979. L'édifice est orienté, à nef unique, et se termine par un chevet plat ; la travée de chœur et le chœur ouvrent sur quatre chapelles latérales qui lui donnent un plan en croix latine. La nef et le chœur sont couverts d'une voûte en berceau brisé, tandis que les chapelles latérales présentent des voûtes sur croisées d'ogives ; un comble a été aménagé au‑dessus de la nef et du chœur, accessible depuis la sacristie. Au sud s'étend le cloître qui communique avec l'église par la sacristie et une des chapelles ; il s'organise autour d'une cour bordée d'arcades en plein cintre et d'une galerie couverte, appuyée sur seize colonnes de section polygonale à chapiteaux cubiques et fermée par un muret d'environ un mètre de haut. Le clocher, remarquable vestige roman, est construit en grès rouge dit « ruffe » provenant du hameau du Ruffas ; de plan quadrangulaire, il s'élève sur trois niveaux séparés par un cordon de pierre, le premier ayant été à l'origine ouvert sur ses quatre faces, le second percé de baies géminées et d'une baie cintrée, et le dernier percé sur chaque face d'ouvertures campanaires pourvues d'abat‑sons et coiffé d'une courte toiture pyramidale en lauzes surmontée d'une croix de pierre. La maçonnerie des niveaux inférieurs est irrégulière, tandis que la partie supérieure du second niveau adopte un grand appareil régulier. Des éléments défensifs subsistent, notamment un ensemble de douze archères aménagées aux deux extrémités de l'édifice, et les parties hautes de l'édifice portent des aménagements défensifs. Le portail d'entrée, en arc brisé, offre une mouluration riche : triple voussure dont les voussures internes sont ornées de boudins soutenus par des colonnettes jumelées, la voussure externe reposant sur des piédroits en blocs de pierre de taille, et l'arc est protégé par un larmier appuyé sur des culots géométriques ; une stèle discoïdale réemployée orne le pignon occidental. Les études architecturales distinguent cinq grandes phases de construction : le clocher roman (XIIe siècle) contre lequel a été édifiée l'église actuelle sur l'emplacement d'un édifice antérieur ; la nef, le chevet et les parties supérieures datées de la fin du XIIIe ou du XIVe siècle, comprenant les éléments défensifs ; les chapelles latérales ajoutées aux XVe ou XVIe siècles ; le cloître, vraisemblablement une adjonction des XVIe ou XVIIe siècles ; enfin le presbytère, daté des XVIIe ou XVIIIe siècles.