Origine et histoire de l'Église Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette
L'église paroissiale Saint-Cyr et Sainte-Julitte d'Ambon est un édifice composite dont l'occupation du site remonte à l'Antiquité. Des fouilles menées de 1988 à 1990 par P. André et A. Triste ont révélé des vestiges d'un habitat gallo-romain, dont un mur à la jonction du bras sud du transept et du bas-côté sud de la nef, ainsi que des blocs de mortier de tuilot suggérant la présence possible de bains privés. Entre la fin de l'Empire romain et la première église romane, une construction occupant l'espace sous l'actuel transept, associée à un cimetière et comportant deux bâtiments quadrangulaires, a été mise au jour ; les archéologues y ont reconnu l'hypothèse d'un oratoire paléochrétien comparable, à certains égards, à ceux du sud des îles britanniques. Les fouilles ont aussi permis de restituer le plan du chevet primitif du XIIe siècle, à abside centrale et deux absidioles échelonnées, ces dernières étant adossées aux murs orientaux des croisillons de transept. Les parties hautes les plus anciennes de l'élévation, correspondant à la nef, datent vraisemblablement de la fin du Xe siècle, mais cette datation haute n'est pas unanimement admise et le plan archaïque pourrait résulter d'un bâti antérieur. Le transept et le chevet originel relèvent de l'époque romane, tandis qu'une reconstruction du chœur est intervenue aux XIVe-XVe siècles, aboutissant à un chevet plat flanqué de deux chapelles latérales. Au début du XIIe siècle, la paroisse d'Ambon, mentionnée dès le XIe siècle sous le vocable de Sainte-Julitte, est donnée à l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys, qui y établit un prieuré. Le XVIIe siècle entraîne d'importants remaniements et adjonctions : la chapelle nord du chœur (chapelle du Rosaire) est agrandie en 1636-1637, puis, environ dix ans plus tard, la chapelle Notre-Dame de la Pitié est édifiée entre le bras nord du transept et le porche ; le collatéral sud de la nef est refait, sa toiture est abaissée et les baies romanes sont masquées. Entre 1636 et 1649 sont remaniées les parties basses de la nef, la façade, le mur sud et le clocher ; au XIXe siècle une nouvelle sacristie est accolée au chevet au sud-est. Les campagnes de fouilles ont en outre été conduites pour restituer le niveau primitif du sol, surélevé au XVIIe siècle. L'édifice, situé dans le Morbihan, a été classé au titre des monuments historiques le 13 août 1990.
