Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte d'Origny-en-Thiérache dans l'Aisne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique Eglise fortifiée

Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte d'Origny-en-Thiérache

  • 32-42 Rue d'Hirson
  • 02550 Origny-en-Thiérache
Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte dOrigny-en-Thiérache
Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte dOrigny-en-Thiérache
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Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte dOrigny-en-Thiérache
Église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte dOrigny-en-Thiérache
Crédit photo : Igmar911 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façade occidentale : inscription par arrêté du 24 octobre 1927

Origine et histoire de l'Église Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette

L'église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte, située à Origny-en-Thiérache dans l'Aisne, est une église fortifiée dédiée aux martyrs chrétiens saint Cyr et sa mère sainte Julitte. La façade présente un donjon rectangulaire en pierre, restauré en briques, flanqué de deux tours en briques dont le soubassement en grès a environ cinq mètres de diamètre au ras du sol et est surmonté d'un toit à quatre pans. Le plan de l'édifice forme une croix: la nef, en pierre blanche, est bordée de bas-côtés en moellons et briques ; le bas-côté gauche s'arrête derrière le donjon où subsiste un petit mâchicoulis au-dessus d'une porte aujourd'hui obturée. Une arcade ogivale murée occupe l'angle du donjon et une brique porte la date de 1606 ; dans le parement ont été enchâssées deux croix de consécration d'origine romane. L'entrée principale, entre les tours, s'ouvre par deux archivoltes concentriques à profil carré formant une ogive et retombant sur trois pieds-droits ; un cordon saillant borde l'archivolte supérieure. Les fenêtres hautes de la nef sont en plein cintre tandis que les baies des bas-côtés et certaines parties en briques datent des remaniements du XVIIe siècle ; le pignon du bras opposé du transept conserve deux baies ogivales juxtaposées surmontées d'un petit oculus à quatre lobes. Le chevet carré présente, sous un oculus, trois fenêtres ogivales et au pignon deux longues baies en plein cintre éclairant les combles ; ce mélange de plein cintre et d'ogives traduit la période de transition entre roman et gothique. Les contreforts, à section carrée, montrent des profils variés qui se rapprochent de types illustrés autour de 1220 ou du milieu du XIIIe siècle. Le porche voûté en pierre repose sur des arcs en tore qui se croisent ; un cul-de-lampe triangulaire, attribué au début du XIIIe siècle, subsiste et la clef de voûte porte un écu couronné aux armes accolées. À l'intérieur, des trous ménagés dans les pieds-droits servaient à recevoir une barre de chêne pour verrouiller les vantaux lorsque le clocher était utilisé comme refuge. Un escalier ajouté au moment de l'élévation des tours donne accès à l'étage qui communique avec celles-ci ; on y remarque des cheminées et la cage des cloches, les cloches ayant été fondues en 1811. Une meurtrière à large ébrasement s'ouvre sur la paroi septentrionale du donjon, rappelant des dispositifs adoptés entre 1250 et 1350 selon Viollet-le-Duc. Trois arcades ogivales séparent les bas-côtés de la nef ; la nef et les bas-côtés ne sont pas voûtés, tandis que la croisée et le chœur possèdent des voûtes d'arête ogivales en pierre reposant sur des nervures dont les colonnettes disparues sont signalées par deux chapiteaux à crochets. Les bras du transept sont voûtés en bois en berceau ogival dont le lambris apparent, les couvre-joints moulurés et le faîtage orné de fleurons restituent la structure de la charpente. L'emploi de la brique dans la région remonte aux premières années du XVIIe siècle ; la date gravée de 1606 permet d'attribuer à cette époque les tours, les bas-côtés, le pignon méridional du transept et certaines restaurations du donjon, tandis que les parties principales de l'église semblent avoir été élevées entre 1150 et 1200. Le chœur est entièrement revêtu de boiseries de style Louis XV, moulurées et sculptées d'angelots, d'écussons en coquille, de palmettes, de guirlandes et d'attributs monastiques ; deux têtes en médaillon, un moine et une religieuse en extase, sont interprétées respectivement comme saint Bernard et sainte Thérèse, compte tenu de l'origine cistercienne des boiseries provenant de l'abbaye de Foigny. Deux panneaux en relief représentent saint Matthieu et saint Marc ; l'ensemble est peint en gris rehaussé de dorures, le coloriage des motifs figurés étant d'exécution moderne. Une trabe décorée, de facture plus récente, porte un crucifix au-dessus du chœur et un autel du bras droit du transept supporte une statue de la Vierge à l'Enfant en bois peint, probablement du XVIIe siècle. Les fonts baptismaux, monolithes du XVIe siècle, sont composés d'un pied octogonal et d'une cuve décorée ; Pigneau de Behaine, natif d'Origny, y a été baptisé. Contre la porte du collatéral gauche un bénitier en marbre noir porte l'inscription indiquant que Pierre Bocquet l'a donné en 1617. Diverses pierres tombales et dalles funéraires se conservent : devant le chœur la pierre de Me Jean Foday, curé de Wimy, décédé le 24 novembre 1734, une dalle murée rappelant Jean de Bosenoë, seigneur d'Origny, et son épouse Isabelle, et, à l'extérieur contre le bras droit du transept, la stèle de demoiselle Marie-Joseph Pigneau (1747-1823) mentionnant également ses parents et plusieurs membres de sa famille. La nef a été refaite après la Première Guerre mondiale et le clocher actuel, reconstruit de 1929 à 1931 à l'instigation du conseil diocésain de Saïgon, reprend la silhouette de la cathédrale Notre-Dame de Saïgon et présente un décor en brique polychrome inspiré des temples vietnamiens, témoignant des liens entre la commune et la ville où a exercé Pierre Pigneau de Behaine. L'église est inscrite au titre des monuments historiques par l'arrêté du 24 octobre 1927. En 1937, le curé de la paroisse était l'abbé Divry.

Liens externes