Origine et histoire de l'Église Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette
L'église paroissiale Saint-Cyr et Sainte-Julitte se situe à Saint-Cyr-sur-Loire, en Indre-et-Loire, et fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 19 juillet 1926. Elle succède à une chapelle du haut Moyen Âge, puis à une église romane du Xe siècle, et a été reconstruite dans un style gothique flamboyant sous l'impulsion de Louis XI à la fin du XVIe siècle.
Le chœur, formé d'une unique travée, est séparé de la nef et du sanctuaire par des arcs-doubleaux ; sa voûte présente six voûtains distincts, délimités par deux ogives associées à deux nervures, la clé de voûte dessinant une « étoile à six branches ». L'une des chapelles latérales du chœur est consacrée à saint Michel ; sur la voûte de cette chapelle figure, gravée au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, l'inscription : « EN MARS MIL CINQ CENTS VINGT ET DEULZ FUT FAICTE CESTE VOUTE ».
Le portail est décoré d'un écu en bas-relief qui représente les armes de la famille Ruzé ; cet écu, sculpté au début du XVIe siècle, évoque Jean Ruzé, échevin de Tours et seigneur de Charentais, fief situé sur la commune. La sculpture montre trois lions et un chevron, éléments héraldiques caractéristiques des Ruzé ; les rayures habituellement représentées sur le chevron sont absentes, sans doute en raison de la petite taille du bas-relief.
L'église abrite un orgue à tuyaux dont l'histoire documentée remonte au XIXe siècle. En 1859, un petit instrument d'accompagnement de quatre jeux, jugé insuffisant, est vendu pour 1 000 francs à l'abbé Billard ; en 1860 le conseil de fabrique acquiert un orgue de huit jeux auprès du facteur tourangeau Louis Bonn. Cet instrument est gravement endommagé le 22 août 1944 par l'explosion d'un pont voisin et est alors déclaré irréparable. En 1947, Robert Boisseau construit un nouvel orgue en réutilisant des éléments de l'instrument de Louis Bonn : il s'agit d'un orgue de dix jeux répartis sur deux claviers et un pédalier, à traction électro-pneumatique, placé en tribune dans deux buffets de part et d'autre de la verrière ouest ; cet instrument est inauguré le 28 septembre 1947 et reste en service jusque dans les années 1980.
En 1991, la municipalité et une association envisagent de restaurer l'orgue devenu muet, puis se dirigent vers la construction d'un instrument neuf ; en 1997 le facteur Bernard Aubertin est choisi et le nouvel orgue, inauguré en 2000 par Jan-Willem Jansen, est installé au sol dans le bras nord du transept avec une esthétique de baroque d'Allemagne du Nord. Il comprend 776 tuyaux et 13 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier ; parmi les jeux figurent notamment Portunal, Montre 4', Quinte 3', Octave 2', Tierce 1 3/5', Fourniture, Bourdon 8', Flûte 4', Flûte 2', Kleine Quinte 1 1/3', Dulciane 8', Bourdon 16' et Basson 8'. Le Bourdon est employé jusqu'au Si2 et la première octave est commune avec le Portunal du grand orgue. Les tirasses existent par registres entre grand orgue et pédale ainsi qu'entre positif et pédale ; les accouplements sont Positif/Grand Orgue et Grand Orge/Positif, et l'instrument est doté d'un tremblant.