Origine et histoire
L'église Saint-Génitour se situe au Blanc (Indre, région Centre-Val de Loire) et dépend de l'archidiocèse de Bourges, du doyenné du Val de Creuse et de la paroisse du Blanc. Elle forme l'essentiel d'un ancien prieuré bénédictin placé sous le vocable de Saint-Génitour et dépendant de l'abbaye de Déols, mentionné dès 1115 dans une bulle de Pascal II. L'édifice résulte de quatre grandes phases de construction — XIIe, XIIIe, XVe siècle et époque moderne — et a été construit entre le XIIe et le XVIIe siècle. Le chœur, daté de la seconde moitié du XIIe siècle, comprend deux travées et un chevet plat ; il est éclairé par des fenêtres à colonnettes dont les bases et chapiteaux sont sculptés. Le clocher, construit à la fin du XIIe siècle, comportait à l'origine quatre étages — trois pleins et un dernier ajouré — et se trouvait isolé sur le côté sud de la nef, alors probablement couverte en charpente ; son étage inférieur a ensuite été démoli pour aménager la base en transept sud. Un incendie au XIIIe siècle détruisit la nef ; la reconstruction conserva le chœur et ajouta au nord une chapelle à chevet plat, puis deux grandes chapelles formant un second transept furent élevées à la fin du XIIIe siècle sur la première travée de la nef. Au XVe siècle, les murs latéraux furent ajourés, le pignon extérieur refait et orné de crochets en feuilles de chou frisé, surmonté d'une croix ; une chapelle latérale fut également adjointe au sud contre le chœur et ses chapelles. Vers 1489, une chapelle fut construite au sud du chœur pour Antoine Morelon ; vers 1659, deux chapelles au nord et au sud de la troisième travée de la nef furent édifiées pour Pierre Morelon, et vers 1839 l'architecte O. Rabault édifia une chapelle au sud de la deuxième travée. Au troisième quart du XIXe siècle, l'architecte départemental Alfred Dauvergne entreprit une restauration et un agrandissement conformes aux devis de 1852 et 1855 : construction d'une tribune et d'une tourelle d'escalier, adjonction de chapelles aux premières travées et aménagement d'une chapelle en prolongement du bas-côté nord ; une nouvelle sacristie fut ajoutée au nord vers 1864. En 1857, Dauvergne proposa la reconstruction du chœur avec une abside et deux absidioles semi-circulaires ; le projet fut approuvé mais reporté pour raisons financières. À partir de 1889, l'architecte Henry Dauvergne prolongea vers l'est la chapelle nord du chœur. Le logis prioral, daté de la fin du XVIIe siècle, fut vendu comme bien national en 1791 ; lors d'un remaniement vers 1933, son escalier d'origine fut détruit. L'ensemble de l'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 7 janvier 1930.