Origine et histoire de l'Église Saint-Dalmas
L'église paroissiale Saint-Dalmas se situe dans la partie basse du village de Saint-Dalmas-le-Selvage, dans les Alpes-Maritimes (Provence-Alpes-Côte d'Azur). L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 29 février 1988. Il dépendait d'un prieuré rattaché à l'abbaye bénédictine de San Dalmazzo da Pedona, à Pedona (actuel Borgo San Dalmazzo), et, après la disparition de l'abbaye, est devenu une paroisse. Le plus ancien document d'archives local est un cahier rédigé après 1696 qui relate les misères de la guerre de la Ligue d'Augsbourg et indique que les troupes françaises ont arraché tous les carreaux du sol de l'église. D'origine romane, l'église a été reconstruite à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle et présente un style baroque montagnard. L'ancien clocher avait été abattu en 1716 sur ordre d'Erigio Emeric, acquéreur du fief en 1702, et un nouveau clocher a été élevé après l'achèvement de l'église en 1718 ; il conserve la forme des clochers romans alpins, une tour carrée coiffée d'une haute pyramide. L'édifice est précédé d'un porche-auvent et sa façade a été décorée de peintures reconstituées en 1983 par Guy Ceppa, qui divisent la partie inférieure en trois nefs simulées. La partie supérieure de la façade forme un fronton triangulaire percé d'une ouverture elliptique et surmonté d'une représentation de saint Dalmas à cheval, figuré en légionnaire romain évangélisateur et martyr du IIIe siècle. L'église conserve un mobilier riche et protégé : un triptyque daté de 1515 représentant saint Pancrace, saint Sébastien, un saint évêque, ainsi que la Vierge à l'Enfant accompagnée de saint Jean et sainte Catherine ; un triptyque de 1521 figurant Notre-Dame entre saint Georges et saint Barthélemy sous Dieu le Père, donné par Saluste Dalmacy, protonotaire apostolique, et inséré au XVIIe siècle dans un retable baroque à colonnes torses dont la Vierge paraît être une copie d'une icône byzantine. S'y ajoutent un tableau de la Descente de la Croix par Pierre Puons (1652), le retable de la chapelle des Âmes du Purgatoire peint par Jacques Bottero en 1696 représentant la Vierge et l'Enfant tenant le rosaire et saint Grégoire en prière, ainsi qu'un autel-tabernacle en bois doré daté de 1730, conçu comme une iconostase. L'église possède également une statue de procession de la Vierge à l'Enfant avec dais, offerte par Napoléon III en 1862, et une croix de procession du XVe siècle.