Origine et histoire de l'Église Saint-Denis
L'église Saint-Denis, église catholique d'Airaines (Somme), appartient à une paroisse attestée depuis le XIIe siècle. Construite au XVIe siècle, elle relève du gothique flamboyant. Durant la Révolution (1789-1793), François Marduel adhéra aux idées révolutionnaires, devint prêtre constitutionnel puis maire d'Airaines ; à l'appel du conventionnel Dumont, deux des trois cloches furent envoyées à Amiens pour être fondues. Marduel dut quitter la Picardie et ses successeurs lacérèrent les archives pour tenter d'effacer son souvenir. Après la tourmente révolutionnaire, l'église resta la seule paroissiale du bourg et fut rouverte au culte. Au XIXe siècle, la municipalité fit disparaître le cimetière et procéda à un agrandissement de l'édifice. Pendant la guerre de 1870, l'église servit de prison : les Prussiens y enfermèrent des habitants de Longpré-les-Corps-Saints ayant résisté. En 1940, la ville d'Airaines fut détruite à 80 % par les bombardements, mais l'église ne fut que partiellement touchée. L'édifice fut classé au titre des monuments historiques en 1941 et sa restauration commença dès 1944.
L'église présente trois nefs, des pignons et des portails ouvragés, et une toiture composée de sept éléments en tuile. La nef principale, large et basse, est prolongée par un chœur plus élancé, et un clocher-porche élégant marque l'entrée. L'intérieur renferme plusieurs œuvres classées au titre des objets : un groupe sculpté polychrome représentant la Mise au tombeau (XVIe siècle), classé le 25 mai 1907 ; un Christ en croix en bois peint provenant d'une poutre de gloire (XVIe siècle) ; des statues en bois polychrome du XVIe siècle représentant saint Denis, saint Sébastien et sainte Catherine, ainsi qu'une statue de la Vierge à l'Enfant ; des clefs de voûte pendantes et historiées dans le chœur ; et un orgue de tribune daté de la fin du XVIIe siècle, inscrit le 25 octobre 1993.
Pour approfondir, la bibliographie citée comprend notamment Robert de Guyencourt (La Picardie historique et monumentale, tome I) et Philippe Seydoux (Églises de la Somme).