Origine et histoire de l'Église Saint-Denis
L'église Saint‑Denis est une église catholique paroissiale située place Saint‑Simon à Crépy‑en‑Valois, dans l'Oise (Hauts‑de‑France). Elle succède vraisemblablement à la chapelle castrale du château attribuée à Gautier II de Vexin. La partie la plus ancienne est la nef romane non voûtée, datée du second quart du XIIe siècle, tandis que le transept, de transition vers le gothique, présente des chapiteaux du milieu du XIIe siècle. Le clocher s'appuie sur le croisillon sud dont la base est contemporaine du transept. L'église a subi des dégâts lors du siège de Crépy en 1434; après le milieu du XVe siècle les bas‑côtés furent rebâtis et une dédicace solennelle eut lieu en 1457. Entre 1544 et 1573 l'ancien chœur fut remplacé par un vaste ensemble de style gothique flamboyant comportant un vaisseau central, deux collatéraux à la même hauteur et une abside à cinq pans; les voûtes de l'abside portent la date 1569 et le pavement date de 1578. L'édifice a alors pris des dimensions considérables, environ 52 m de longueur pour 22,60 m de largeur hors œuvre. À la Révolution française la paroisse Saint‑Denis fut supprimée et l'église vendue comme bien national en mai 1792; elle fut réquisitionnée comme magasin à fourrages. Trois habitants — Antoine‑Charles Laurens, Jean‑Louis Pommeret et Nicolas‑André Bézin — firent acquérir l'édifice pour le préserver et le remirent gratuitement à la paroisse à la fin de 1802, ce qui permit la reprise du culte à Noël 1802. La démolition de la collégiale Saint‑Thomas, vendue et détruite après 1804, entraîna la dispersion d'une partie du mobilier religieux, que les paroissiens remplacèrent par des dons et des récupérations d'éléments provenant d'autres édifices; une horloge fut installée en 1807 et l'autel de la chapelle Saint‑Aubin du château transféré. D'importants travaux de restauration eurent lieu au XIXe siècle : la façade occidentale fut refaite en 1844 sous la direction de l'architecte Drin, les toits des bas‑côtés furent remaniés en 1852 et un nouveau clocher coiffé d'une flèche de pierre, dessiné par Aymar Verdier, fut élevé. Les restaurations intérieures du XIXe siècle modifièrent l'aspect roman de la nef; de nouvelles verrières posées dans l'abside en 1873 furent soufflées lors des bombardements de 1940, puis remplacées par des vitraux du vitrailliste Claude Courageux en 1998 et 2004. L'église Saint‑Denis a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 29 novembre 1977. Aujourd'hui elle constitue le principal lieu de culte de la paroisse Saint‑Sébastien de Crépy‑en‑Valois, qui regroupe dix‑sept communes, et accueille la messe dominicale chaque dimanche à 11 h. Implantée à la limite nord du centre‑ville, la façade occidentale regarde la place Saint‑Simon; le chevet et l'élévation septentrionale dominent le cimetière municipal et la route de Compiègne, ce qui rend l'église visible depuis le nord. Le presbytère jouxte la nef au sud et, en face sur la place, se disposaient les ruines de l'ancien prieuré clunisien Saint‑Arnoul, témoignant des liens historiques entre le prieuré et la cure. L'architecture intérieure combine des éléments romans et flamboyants : nef romane à grandes arcades en arc brisé, bas‑côtés voûtés puis remaniés et un chœur élevé et lumineux percé de larges baies, malgré le tiers inférieur de certaines fenêtres bouché. Plusieurs éléments du mobilier sont remarquables : l'orgue de tribune construit en 1839 par la manufacture Daublaine & Callinet dont la partie instrumentale est classée, la chaire à prêcher du XVIIIe siècle exécutée par Randon, et une statue polychrome de la Vierge à l'Enfant moulée d'après un original du XIVe siècle classé. D'autres sculptures et tableaux provenant de l'église sont conservés ou déposés au musée de l'Archerie et du Valois. Les interventions successives et les remaniements réalisés du XIIe au XIXe siècle font de Saint‑Denis un édifice où se lisent l'évolution des styles et l'histoire locale, marquée par les transformations religieuses et patrimoniales des périodes révolutionnaire et contemporaine.