Origine et histoire de l'Église Saint-Denis
L'église Saint-Denis est une église catholique paroissiale située au centre de Foulangues, dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France. Elle renferme probablement des élévations anciennes, notamment les parties hautes de la nef attribuées à une église antérieure des XIe–XIIe siècles, et semble avoir été largement remaniée lors d'une campagne de construction menée à partir des années 1140. L'édifice présente un roman tardif qui annonce le gothique par la qualité de la sculpture de ses chapiteaux, la composition rigoureuse de ses piles cantonnées et l'emploi précoce du voûtement d'ogives, tandis que certaines caractéristiques décoratives conservent des profils romans. Malgré ses dimensions modestes, l'église est considérée comme l'une des plus remarquables de la région. Le plan, proche du cruciforme inscrit dans un rectangle d'environ 21,10 m sur 10,75 m, comprend une nef de deux travées flanquée de bas‑côtés, un transept non saillant dont la croisée porte un clocher octogonal, un chœur d'une travée et deux chapelles latérales de dimensions identiques mais distinctes. L'ensemble est couvert de voûtes d'ogives et l'unique portail s'ouvre dans la première travée du bas‑côté sud, accessible par un escalier de cinq marches. Les murs extérieurs ne trahissent guère l'ampleur et l'ancienneté de l'architecture intérieure car ils ont été presque entièrement rebâtis à différentes époques ; seules la deuxième travée du bas‑côté nord et le croisillon nord conservent un appareil ancien en moellons. La chapelle latérale nord du chœur, de style gothique, est attribuée à la période autour de 1200 et remplace manifestement une absidiole romane dont subsistent quelques chapiteaux à l'entrée. La chapelle latérale sud et une partie du mur méridional appartiennent au style flamboyant de la première moitié du XVIe siècle et ont remplacé des élévations plus anciennes. Le clocher octogonal se rattache au groupe régional des clochers octogonaux : il a été édifié après la croisée du transept, en même temps que la chapelle nord, et présente un caractère gothique ; sa flèche de pierre a été abattue en 1842. Située légèrement en contrebas du carrefour central du village, l'église est entourée d'un mur de soutènement et ses élévations nord et ouest sont partiellement masquées par un ancien jardin en friche et la cour d'une exploitation agricole intégrant l'ancien presbytère. Les études sur l'édifice reposent essentiellement sur l'analyse archéologique et sur des comparaisons régionales ; l'intérêt pour le monument a été souligné dès le milieu du XIXe siècle et plus tard par des recherches spécialisées, qui ont débattu des phases de construction et de datation. L'église a connu un état d'abandon au XIXe siècle et des désordres graves à la fin des années 1920 ; classée monument historique par arrêté du 11 septembre 1906, elle a été sauvée in extremis grâce à l'intervention de l'association La Sauvegarde de l'art français et à la générosité d'un donateur américain, permettant une première campagne de restauration menée de 1928 à 1930 sous la direction de l'architecte en chef A. Collin, suivie d'une intervention en 1960 visant notamment l'abaissement du sol pour dégager les bases des colonnes. L'église dépend aujourd'hui de la paroisse Sainte‑Claire de Mouy et la vie liturgique y est limitée mais active. L'intérieur révèle une nef étroite de deux travées voûtées dont l'élévation comporte de larges arcades en arc brisé et un étage de murs aveugles où subsistent de petites fenêtres hautes bouchées. Les ogives et les doubleaux présentent des profils archaïques et des tailloirs simples, tandis que les chapiteaux, d'une grande variété iconographique et d'une qualité décorative notable, semblent issus d'un même atelier ou d'ateliers proches. La sculpture des chapiteaux se répartit en types reconnaissables — feuillages d'acanthe, motifs d'entrelacs et têtes monstrueuses, décors botaniques stylisés — et renvoie à des répertoires partagés avec d'autres églises de la région. Les piles cantonnées et la complexité des supports témoignent de l'architecture gothique naissante présente dans la nef, le transept et le chœur. La chapelle nord conserve un fenestrage en lancettes surmontées d'un oculus et un appareillage soigné en pierre de taille, tandis que la chapelle sud, entièrement du XVIe siècle, présente un réseau flamboyant et des ogives d'esprit tardif. Parmi le mobilier, la poutre de gloire située sous l'arc triomphal est classée au titre immeuble ; elle représente le Christ en croix accompagné d'une Vierge et d'une Marie‑Madeleine et a été datée du XVIe siècle. Un coffre en bois, classé au titre objet, date de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle et porte un décor de plis de serviette, palmettes et fleurettes. La cloche en bronze unique porte une inscription rappelant son baptême en 1829 et citant les noms des parrains et marraines. L'église Saint‑Denis de Foulangues conserve ainsi un ensemble architectural et mobilier qui illustre la transition du roman tardif vers le gothique et la stratification des interventions anciennes, modernes et contemporaines qui ont façonné son apparence actuelle.