Origine et histoire de l'Église Saint-Denis
L'église Saint‑Denis de Fresnoy‑la‑Rivière (Oise) est une paroissiale catholique implantée au sud du bourg, sur un tertre rue du Valois, dans la vallée de l'Automne. L'édifice est presque entièrement issu d'une reconstruction gothique flamboyante menée au cours de la première moitié du XVIe siècle, mais il conserve des éléments plus anciens et présente une architecture hétérogène. Le clocher en bâtière, établi à l'angle sud‑ouest de la nef, est de facture assez archaïque pour son époque et se distingue par un double étage de beffroi, rare pour le XVIe siècle. Une vaste nef non voûtée, particulièrement large, est couverte d'une charpente en carène renversée qui était lambrissée jusqu'à la restauration récente. Un porche maçonné de grandes dimensions précède la nef et s'ouvre sur le cimetière municipal, tandis qu'un jardin de l'ancien presbytère jouxte la façade occidentale. Le bas‑côté sud, lui aussi non voûté, ne commence qu'à l'est du clocher, d'où la position singulière de celui‑ci dans la nef et la présence de deux portails occidentaux. L'édifice est surtout remarquable par son double transept qui conduit à une abside pentagonale recouverte de deux voûtes séparées, formant un ensemble d'architecture recherché. Les six voûtes du transept retombent au centre sur deux minces piliers cylindriques et, le long des murs, leurs nervures descendent jusque‑là au sol, manifeste du soin apporté aux profils. Les fenêtres et leurs remplages sont soignés; les voûtes de l'abside s'appuient sur des colonnettes dont les chapiteaux reflètent l'influence de la Renaissance. Deux baies de l'abside conservent des verrières antérieures à 1560, l'une reconstituée à partir de fragments d'intérêt, l'autre représentant un arbre de Jessé, et plusieurs autres vitraux du XVIe siècle constituent un ensemble important dans la vallée de l'Automne. L'église est appareillée en pierre de taille et couverte de tuiles plates; ses élévations sont animées par des corniches, des pignons ornés de crochets et des réseaux de fenêtres, tandis que des gargouilles ne subsistent qu'à l'intersection des travées du bas‑côté sud. À l'intérieur, la nef communique avec les parties orientales par deux arcs‑doubleaux équivalents, configuration expliquée par le désaxement de la nef et la prise en compte du projet du bas‑côté sud, si bien que la nef se comporte comme un double vaisseau. Les supports opposent la simplicité de piliers libres à la complication de piliers engagés finement taillés; les clés de voûte portent des motifs variés, allant de disques feuillagés à des losanges armoriés et des étoiles à huit branches. L'abside révèle une rupture de style : malgré une mouluration flamboyante, le tracé des fenêtres et certains détails relèvent de la Renaissance, sans doute à la suite d'une reprise de chantier; les deux voûtes s'appuient sur colonnettes à chapiteaux sculptés et l'une des clés porte l'agneau mystique. Le bas‑côté sud témoigne d'un projet ambitieux avec des toits en bâtière indépendants et des arcades au profil varié, mais l'absence de voûtement et les reprises successives trahissent des limites budgétaires et des campagnes de construction décalées. Le mobilier renferme quatorze éléments protégés, dont les fonts baptismaux en pierre — cuve hexagonale sculptée de pampres attribuée au milieu du XIIIe siècle — un Christ en croix et plusieurs statues; plusieurs de ces pièces ont été déposées au musée de l'Archerie et du Valois à Crépy‑en‑Valois pour conservation ou restauration. La clôture de chœur en chêne taillé du XVIe siècle et des boiseries de l'abside datées des XVIIe‑XVIIIe siècles complètent l'ensemble mobilier, parfois remployé après la Révolution. L'église a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du 10 janvier 1920; des restaurations partielles ont eu lieu au XXe siècle et une intervention partielle plus récente a eu lieu en 2014‑2016. D'origine ancienne et mentionnée dès le haut Moyen Âge, la paroisse dépendait sous l'Ancien Régime du doyenné de Crépy‑en‑Valois et du diocèse de Senlis; la fenêtre gothique rayonnante tardive au nord de la dernière travée de la nef est l'élément le plus nettement attribuable à l'édifice antérieur, tandis que d'autres ouvertures et contreforts pourraient remonter à la fin du XIIe siècle. Aujourd'hui l'église appartient à la paroisse de la vallée de l'Automne / paroisse Saint‑Pierre de Verberie et les offices y sont célébrés occasionnellement; plusieurs verrières et objets ont été déposés pour protection ou restauration.
