Origine et histoire de l'Église Saint-Denis-de-l'Estrée
L’église Saint-Denys-de-l'Estrée, dite Église Neuve, est une église catholique située boulevard Jules-Guesde à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, placée dans l’axe de la basilique royale au bout de la rue de la République. Son origine remonte à une première église mérovingienne implantée le long de la voie gallo-romaine (Via Strata), origine du toponyme « Estrée ». Cette première église servait de mausolée à saint Denis et à ses compagnons Rustique et Éleuthère ; leurs corps furent transportés à l’abbaye en 623. L’édifice primitif est mentionné dans les Miracula sancti Dionysii en 834 ; une école monastique y est signalée à la fin du XIe siècle, le pape Innocent II s’y rend en procession lors de la fête de Pâques en 1131, et l’abbé Suger y établit un prieur et douze religieux en 1137. L’église fut ruinée pendant les Guerres de Religion, selon un témoignage de 1567. Pendant et après la Révolution, la plupart des églises de la ville furent détruites ; seule l’abbatiale et la chapelle du Carmel subsistèrent, cette dernière devenant provisoirement église paroissiale avant de devenir trop exiguë. La municipalité fit alors appel à l’architecte Eugène Viollet-le-Duc pour construire l’église actuelle ; la première pierre fut posée le 20 avril 1864 et l’édifice fut béni le 10 juin 1866. L’église présente un clocher-porche, une nef composée d’un vaisseau central de six travées flanqué de bas-côtés, un transept saillant et un chœur au chevet polygonal à sa base et plat dans sa partie supérieure. Un escalier derrière le chœur conduit à une crypte qui abrite une chapelle affectée à la communauté polonaise. Les vitraux réalisés en 1866 par M. Oudinot sous la direction de Viollet-le-Duc ont disparu et ont été remplacés par des verrières modernes. La cloche fut fondue en 1867 par la maison Rosier-Martin et le grand orgue symphonique fut exécuté par le facteur Merklin Schutz en 1868. L’église, dédiée à saint Denis et dépendante du diocèse de Saint-Denis, est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 23 juillet 1981 ; ses vitraux sont classés à la même date. En janvier 2013, l’édifice fut occupé par des membres de la coordination des sans-papiers de la Seine-Saint-Denis, et il fit l’objet peu après les attentats du 13 novembre 2015 d’une intervention anti-terroriste.
