Origine et histoire de l'Église Saint-Denis
L'église Saint-Denis est une église catholique située à Mogneville, dans l'Oise. Elle est majoritairement de style roman, sauf les chapelles latérales et la flèche, et ses éléments les plus anciens datent du début du XIIe siècle. Les vestiges les plus anciens comprennent les fonts baptismaux et le premier étage du clocher ; le transept et le chœur correspondent essentiellement aux années 1130-1140, la nef et les bas-côtés aux années 1150-1160, ces derniers ayant été supprimés après 1764. Les parties orientales conservent quatre voûtes d'ogives antérieures à 1150, plaçant l'édifice dans un groupe d'une quarantaine d'églises similaires dans le département. Des demi-travées subsistent des anciennes absidioles en cul-de-four, remplacées par des chapelles carrées gothiques au XIIIe siècle. La nef se caractérise par une importante hauteur et une corniche beauvaisine, tandis que l'intérieur reste sobre. C'est surtout le clocher et son élégante flèche octogonale en pierre, largement ajourée et inspirée de la tour sud de la cathédrale de Senlis, qui font la renommée de l'église. Le second étage du clocher, de la seconde moitié du XIIe siècle, adopte déjà un langage gothique avec de hautes baies flanquées de nombreuses colonnettes. La flèche, datée de la seconde moitié du XIIIe siècle, est richement décorée par quatre lucarnes et quatre lanternons, dont trois ne datent toutefois que de la fin du XIXe siècle. Le clocher a été classé monument historique dès la liste de 1862 et l'ensemble de l'église a été classé par arrêté du 24 août 1937. L'édifice menaçait ruine depuis longtemps mais a été restauré entre les années 1980 et 1990 ; il est aujourd'hui en bon état mais n'est plus utilisé pour les messes dominicales par la paroisse de Liancourt. L'église occupe le centre du village, près d'une petite place à l'angle des rues Paul-Faure et de l'Église ; sa façade occidentale donne sur la place et le chevet est orienté légèrement vers le nord-est. Les abords sont contraints : l'emprise de l'ancien bas-côté sud, propriété municipale, et l'ancien cimetière limitent le recul, le côté méridional donne sur un terrain privé correspondant à l'ancien presbytère, et la chapelle latérale sud est en partie inaccessible du fait d'une sacristie ruinée envahie par la végétation. L'édifice se compose d'une courte nef de deux travées sans bas-côtés, d'un transept dont la croisée correspond à la base du clocher, d'un chœur carré à chevet plat et de deux chapelles latérales carrées. Des demi-travées voûtées en berceau précèdent le chœur et les chapelles ; le transept, le chœur et les chapelles sont voûtés d'ogives tandis que la nef est couverte par une charpente lambrissée en carène renversée. Les maçonneries sont en pierre calcaire de l'Oise et les couvertures en tuiles plates ; la corniche beauvaisine, présente sur la nef et les croisillons, marque stylistiquement le XIIe siècle. Le clocher carré, épaulé par des contreforts plats et scandé par glacis, présente au premier étage des arcatures et colonnettes torsadées du début du XIIe siècle, puis un deuxième étage plus élevé et gothique où chaque baie s'ouvre sous une double archivolte en tiers-point portée par de fines colonnettes. Des trompes assurent la transition du plan carré au plan octogonal de la flèche, laquelle, très ajourée pour alléger la structure, mesure 9 m de haut, atteint 39 m au sommet et porte lucarnes, lanternons, sculptures de têtes monstrueuses et chapiteaux finement travaillés ; un coq a été posé au sommet lors des restaurations. La façade occidentale, sobre et attribuée au XIVe siècle, conserve un portail encadré de contreforts plats romans et une niche abritant une Vierge à l'Enfant mutilée, probablement du XIVe siècle. À l'intérieur, la nef présente un dallage ancien, des peintures murales fragmentaires au revers de la façade et une impression de grande hauteur malgré la courte profondeur ; les arcades vers les bas-côtés sont bouchées. La croisée du transept, sous le clocher, affiche quatre arcades en tiers-point et une voûte d'ogives au profil d'un gros tore, les piles et chapiteaux traduisant plusieurs campagnes de reprise. Croisillons et chœur mêlent éléments progressistes et archaïsants : ogives, formerets, chapiteaux à feuilles plates et vestiges des absidioles en cul-de-four. La chapelle nord, simple et quelque peu désaxée, communique avec une demi-travée résiduelle ; la chapelle sud, de style rayonnant, offre des fenêtres tripartites élégantes, des clés de voûte peintes et des chapiteaux richement sculptés. Parmi le mobilier, les fonts baptismaux romans et un bénitier attribués à la première moitié du XIIe siècle sont classés, ainsi que deux peintures murales circulaires du XIVe siècle représentant des animaux du tétramorphe, l'une presque effacée et l'autre encore lisible ; deux dalles funéraires du chœur, dont l'une porte la date 1635, ont été largement vandalisées. La cloche conservée, baptisée « Marguerite-Antoinette » et bénite en 1790, pèse environ 800 kg, porte une inscription rappelant ses donateurs et fondeurs, et sonne aujourd'hui les heures. L'église a été entretenue successivement par la paroisse puis par la commune, a subi de nombreuses campagnes de restauration aux XIXe et XXe siècles et a fait l'objet d'une restauration d'envergure menée entre 1983 et 1994 (toitures, maçonneries, drainage, reprises intérieures et protection des décors), mais elle n'a qu'une vie spirituelle occasionnelle au sein de la paroisse de Liancourt.