Origine et histoire de l'Église Saint-Denis
L'église Saint‑Denis est une église catholique paroissiale située au centre du bourg de Neuilly‑en‑Thelle (Oise), rue du Mouthier / place du maréchal Leclerc. Classée monument historique par arrêté du 17 juin 1930, elle dépend aujourd'hui de la paroisse Saint‑Louis‑en‑Thelle, siège à Chambly ; des messes anticipées y sont célébrées environ tous les deux mois à 18 h 30. La construction actuelle commence après la donation de la collation de la cure à l'abbaye Saint‑Vincent de Senlis en 1187 ; de cette première campagne subsistent principalement la façade occidentale et une partie de la base du clocher, voûtée d'ogives. Des réparations après la Grande Jacquerie de 1358 ont laissé des éléments méridionaux et des fenêtres à remplage de style flamboyant. Le chœur Renaissance de trois travées, terminé par une abside à trois pans et accompagné d'un collatéral nord, constitue l'élément le plus remarquable de l'édifice. Ce chœur, de dimensions généreuses, présente une modénature singulière et des supports de voûtes originaux : au nord, deux arcs‑doubleaux retombent sur des cariatides et, dans le collatéral, des consoles sculptées prennent la forme de têtes humaines devant des draperies. La nef, profondément remaniée et plafonnée en 1755, a perdu son caractère primitif et son bas‑côté nord a été reconstruit en 1842. La flèche du clocher fut emportée par un ouragan en 1701, la couverture provisoire en chaume fut posée, puis l'incendie de 1711 détruisit la partie méridionale du bourg et endommagea le clocher qui dut être reconstruit. Le plan de l'église est dissymétrique : vaisseau central à nef de trois travées, base de clocher légèrement moins large nécessitant une demi‑travée au nord, bas‑côté nord et chœur de trois travées avec abside à trois pans et collatéral nord. L'édifice est entièrement entouré par la voie publique, non mitoyen d'autres constructions ; la façade et le chevet sont bien visibles depuis la place tandis que les élévations latérales restent encastrées dans le tissu urbain. À l'intérieur, la nef est une salle rectangulaire au plafond plat, éclairée par des lancettes au sud et de grandes arcades au nord ; la base du clocher et le chœur sont voûtés d'ogives, avec liernes et tiercerons dans les travées orientales. La base du clocher, de plan barlong, offre une clé de voûte sculptée d'un homme vert ou homme feuillu en bas‑relief, motif lié à la Renaissance et apparenté à une clé de la première travée du chœur. Les supports de la voûte de la base du clocher proviennent de plusieurs campagnes et rassemblent des profils et chapiteaux variés, certains relevant de la première période gothique, d'autres évoquant des réfections ultérieures. Le chœur se caractérise par des nervures saillantes, la présence de liernes et tiercerons, des clés de voûte variées et des supports mêlant colonnettes cannelées, culs‑de‑lampe cariatides et chapiteaux corinthiens stylisés. Le collatéral présente des voûtes et une modénature plus proches de l'esprit renaissance et surtout des consoles remarquables abritant des têtes humaines sculptées, qui, malgré des restaurations, paraissent d'époque XVIe siècle. À l'extérieur, la façade occidentale en pierre de taille, d'origine fin XIIe‑début XIIIe siècle, est dissymétrique et flanquée d'une tourelle d'escalier coiffée en poivrière ; la rosace et le portail résultent de remaniements postérieurs. Les parties orientales, chœur et abside, montrent un appareil très régulier en pierre de taille, une corniche Renaissance soignée, des contreforts ornés de niches à dais et de consoles, et une lucarne en bois intégrant un cadran d'horloge au pan d'axe du chevet. Le mobilier a été presque entièrement renouvelé au XIXe siècle ; subsistent toutefois une plaque de fondation en pierre calcaire gravée, dont le texte interne mentionne des donations et des dates jusqu'en 1565, et une tapisserie murale aujourd'hui disparue, datée du XVIIe siècle. La statuaire ancienne est rare : une statue en bois du Christ de pitié pourrait provenir de la chapelle de l'Ecce homo et remonter aux années 1710, tandis que le maître‑autel en marbre ou faux marbre témoigne d'un goût du XVIIIe siècle. On note également deux crédences fixes en marbre noir près de l'abside et une niche murale ornée de pilastres corinthiens qui pourrait avoir servi de monument funéraire pour la famille de Fresnoy. L'église occupe une place centrale dans le paysage urbain de Neuilly‑en‑Thelle, en relation directe avec la place où se concentrent commerces et anciens équipements publics.
