Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie dans la Somme

Patrimoine classé Patrimoine religieux Architecture gothique flamboyant

Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie

  • 1-3 Rue de l'Église
  • 80290 Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Église Saint-Denis de Poix-de-Picardie
Crédit photo : Claude Shoshany - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise Saint-Denis : classement par arrêté du 8 juillet 1910

Origine et histoire de l'Église Saint-Denis

L'église Saint-Denis est une église catholique située à Poix-de-Picardie, dans la Somme, en région Hauts-de-France. Elle occupe un monticule appelé Montcille, ainsi nommé selon la tradition parce qu'il aurait été le site d'un temple dédié à Mercure, et domine la ville. On y accède par la rue Porte-Boiteux, par une rampe et des marches qui mènent à l'ancien château dont la chapelle est devenue l'église du prieuré Saint-Denis. Le prieuré fut fondé au début du XIIe siècle par Gauthier Tyrel III et dépendait de l'abbaye Saint-Quentin de Beauvais. La ville et l'église ont été plusieurs fois détruites par les conflits : brûlées en 1346 par Édouard III, partiellement incendiées en 1358 par les Jacques, puis de nouveau brûlées en 1472 par Charles le Téméraire. L'église actuelle a été reconstruite dans la « baille » du château selon les plans de l'architecte Jean Valon à la demande de Jean VII de Créquy et de son épouse Jossine de Soissons-Moreuil ; les travaux furent poursuivis par leur fils Jean VIII de Créquy. Seule la base du clocher du XIIe siècle et le pan de mur qui lui sert de contrefort paraissent subsister de l'édifice antérieur ; des fouilles menées dans les années 1970 ont mis au jour des structures de l'église précédente. Le chœur et le transept du nouvel édifice, commencés en 1538, sont achevés en 1540, comme l'indique une inscription. L'édifice remplissait alors la triple fonction de lieu de culte du prieuré, d'église paroissiale pour le bourg et de chapelle pour les habitants du château. Le clergé du prieuré, issu de l'abbaye Saint-Quentin, occupait un bâtiment le long du flanc sud de l'église qui a aujourd'hui disparu. La construction a connu d'autres dommages au cours des siècles : en 1698 une tempête arracha la porte du clocher, en 1702 une inondation suivit un orage et en 1707 un incendie se produisit. L'église fut fermée le 14 septembre 1792 ; pendant la Terreur elle servit d'entrepôt puis d'étable à bœufs, avant d'être rendue au culte le 7 thermidor an X sous le vocable de la Sainte-Vierge. Elle a été restaurée au XIXe siècle et classée au titre des monuments historiques en 1910. Lors des combats du printemps 1940, l'édifice reçut plusieurs obus qui atteignirent des voûtes de la nef, de l'abside et du transept ainsi que l'ancienne chapelle seigneuriale ; les parties fragilisées furent étayées et l'église fermée au culte. La restauration engagée après la guerre visait à restituer autant que possible le décor sculpté endommagé, notamment les clés de voûte dont la plupart des pendentifs furent récupérés ; l'ancienne chapelle seigneuriale, qui ouvrait sur le chœur, ne fut pas reconstruite. Les travaux, entrepris en 1947, sont achevés en 1956 pour le chœur et le transept et en 1962 pour la nef ; de nouveaux vitraux modernes sont posés dans le chœur et le transept en novembre 1965, tandis que la nef reçoit des vitres en verre blanc. L'édifice est construit en pierre calcaire selon un plan en croix latine sans collatéraux et s'inscrit dans le style gothique flamboyant. La façade conserve, sur le contrefort nord, une statue de saint Denis ; l'ensemble comporte un escalier d'accès, un portail et un clocher. L'intérieur, d'une grande luminosité, présente une décoration délicate : un cordon de feuillage court à la base des fenêtres et des voûtes à liernes et tiercerons, légères, dont les clefs sont ornées de quarante-quatre pendentifs de plus d'un mètre de saillie. Les treize pendentifs du chœur, attribués au milieu du XVIe siècle en raison d'un meilleur ciseau, représentaient les mystères de la Trinité, de l'Incarnation — élément malheureusement disparu — et de la Rédemption vers laquelle convergent les nervures de l'abside ; ils sont entourés d'un collier de témoins et d'écrivains comprenant les quatre évangélistes, saint Paul, saint Pierre et saint André, ainsi que saint Jean-Baptiste et deux représentations de l'archange saint Michel. Les rosaces de ces clefs portent douze blasons de la maison de Créquy et l'écusson de la maison de Blanchefort. On note encore, à gauche de l'entrée latérale sud, un Christ de pitié au bras droit brisé et, dans les bras du transept, deux piscines dédiées à saint Michel et à l'Assomption. Les vitraux d'origine ont disparu ; l'orgue est un instrument de série Gonzalez installé en mai 1940.

Liens externes