Église Saint-Denis de Sérifontaine dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Renaissance et néo-Renaissance Eglise romane et gothique

Église Saint-Denis de Sérifontaine

  • 1-3 Rue du Four
  • 60590 Sérifontaine
Église Saint-Denis de Sérifontaine
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Crédit photo : Chatsam - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise : classement par arrêté du 24 mai 1928

Origine et histoire de l'Église Saint-Denis

L'église Saint-Denis de Sérifontaine, dans le Vexin français (Oise, Hauts-de-France), est une paroissiale catholique inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 24 mai 1928. Elle présente une nef unique, de facture économique romane, dont la dernière fenêtre romane — en plein cintre, cantonnée de deux colonnettes aux chapiteaux sculptés et surmontée d'une archivolte moulurée — constitue l'élément roman le plus remarquable. Le portail occidental acceuille un appareil classique tandis que le portail latéral sud relève du style baroque. La nef pourrait remonter à la fin du XIe siècle, alors que la fenêtre romane ne paraît pas antérieure au second quart du XIIe siècle. À l'angle sud, une chapelle, initialement destinée à servir de base de clocher, date de la fin du XIIe siècle ou du début du siècle suivant et appartient au gothique primitif ; on ignore si un clocher s'est jamais élevé au-dessus. Cette chapelle ne communique plus aujourd'hui avec le reste de l'édifice. Le chœur constitue la partie la plus remarquable : son chevet, daté du début du XVIe siècle, est richement décoré dans le style gothique flamboyant, mais l'ensemble manque d'homogénéité car la première travée présente un dessin renaissance inachevé et les élévations nord et sud diffèrent. Deux chapelles sud, élevées avec le chevet, libèrent la grande baie méridionale de la troisième travée du vaisseau central. Le collatéral nord, ajouté dans la seconde moitié ou à la fin du XVIe siècle, compte trois travées subdivisées longitudinalement par trois arcs-doubleaux et contient un ancien enfeu. Les irrégularités du vaisseau central sont compensées par l'effet des hautes baies de l'abside et de leur remplage flamboyant, et par des voûtes en « étoile » où liernes et tiercerons remplacent entièrement les ogives ; les clés de voûte pendantes sont peintes. L'édifice a connu plusieurs campagnes de construction et de restauration : la nef romane est attribuée à la fin du XIe siècle, le pignon a été partiellement reconstruit au XVIe siècle et la porte sud fut alors enchâssée dans un décor Renaissance. La base du clocher date de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle et fut coiffée d'une flèche en ardoise, mais l'importance des contreforts laisse supposer qu'un clocher plus imposant était prévu. Le chœur primitif a été incendié en 1422 lors de l'occupation anglaise ; la construction du chœur actuel débute selon l'analyse stylistique au premier quart du XVIe siècle en gothique flamboyant pour s'achever seulement vers la fin du siècle sous l'influence de la Renaissance. La verrière du chœur est également datée du XVIe siècle. L'édifice a été particulièrement remanié entre 1650 et 1671, et un autel fut érigé sur décision du conseil de fabrique le 25 juin 1769, probablement avec le concours du seigneur local. Depuis 1989, la commune n'a plus de curé résident et l'église fait partie de la paroisse du Vexin Nord ; les messes y sont désormais célébrées seulement à l'occasion.

L'église, allongée, se compose d'une nef-grange non voûtée, d'une base de clocher au sud près du chœur, d'un chœur de trois travées barlongues et d'une abside à pans coupés, d'un collatéral nord et de deux chapelles latérales au sud ; dans l'ensemble, le chœur est nettement plus long que la nef. Le chœur est voûté sur croisées d'ogives à partir de la seconde travée avec liernes et tiercerons ; dans l'abside, parties droites et chevet sont voûtés séparément mais leurs clés sont reliées par une lierne. Le collatéral nord présente par travée deux étroites voûtes barlongues et les chapelles sud sont couvertes de voûtes ordinaires sur plan carré. Du clocher ne subsiste que sa base : l'arcade vers la nef est murée, mais une petite flèche en charpente a été construite au-dessus.

La nef, construite en silex et crépie, sans contreforts, a conservé au-dessus du portail occidental la dernière fenêtre romane notable, bien que partiellement bouchée, tandis que le pignon reconstruit au XVIe siècle associe silex et briques. Les ouvertures latérales sont modernes et sans caractère ; on compte trois baies au nord et une seule au sud, la disproportion s'expliquant en partie par la présence de la base du clocher au sud. Un petit portail en anse de panier, à l'angle avec la base du clocher, affiche un décor baroque composé d'une niche à statue et d'un fronton en hémicycle. La nef est couverte intérieurement d'une fausse voûte en bois et plâtre et reste dépourvue de décor. Des indices conservés montrent qu'un projet de remplacement de la nef avait été envisagé au XVIe siècle ; une arcade brisée et moulurée vers la base du clocher est aujourd'hui bouchée et supporte une représentation de la Charité de saint Martin.

La base du clocher se lit comme une construction inachevée : de puissants contreforts à ressauts, deux baies en lancette cantonnées de colonnettes et une absence de corniche indiquent une structure du gothique primitif probablement de la seconde moitié du XIIe siècle. Une statue mutilée de saint Denis orne l'angle sud-ouest ; une porte en tiers-point sur la face occidentale appartient à la période de construction. La chapelle sud, qui devait s'ouvrir sur la nef par une arcade aujourd'hui murée, ne communique plus que par les chapelles du chœur et la voûte actuelle n'est pas d'origine, des faisceaux de colonnettes et des chapiteaux à décor de bourgeons signalant l'existence d'un projet initial à quatre petites voûtes.

Le chœur, reconstruit après l'incendie de 1422, combine des éléments flamboyants et renaissants : contreforts scandés, décor de pinacles, frises variées passant des feuillages aux oves puis aux denticules, et une balustrade à jour en quadrilobes autour du toit. Les grandes baies en tiers-point de l'abside et des travées portent un remplage flamboyant, sauf la fenêtre de la troisième travée dont le dessin est influencé par la Renaissance et qui se compose de formes en plein cintre surmontées d'oculi. Les fenêtres hautes ont été obturées depuis longtemps pour des raisons de stabilité en l'absence d'arcs-boutants, des aménagements ultérieurs remplaçant ces contrebutements contribuant à cette obturation. La première travée du chœur n'a pas reçu la voûte prévue et a été coiffée d'une fausse voûte en berceau ; les supports à la limite avec la nef présentent un décor Renaissance avec superposition de pilastres ionique et corinthien, tandis que d'autres parties conservent des chapiteaux flamboyants non sculptés. Les trois voûtes du chœur se distinguent par un dessin en étoile sans croisée d'ogives : deux liernes croisées forment une croix centrale reliée aux angles par huit tiercerons, et des clés de voûte pendantes polychromes ponctuent l'ensemble, un type de voûte rare dans le Vexin.

Le collatéral nord comporte trois travées éclairées par baies d'époques diverses, dont une baie en plein cintre remaniée, un enfeu et une petite porte basse ; chaque travée est couverte par deux voûtes et subdivisée jusqu'à mi-largeur par murets portant des piliers aux chapiteaux corinthiens qui reçoivent les doubleaux. Les chapelles sud présentent des baies en tiers-point au remplage flamboyant et des nervures prismatiques se prolongeant jusqu'au sol.

Le mobilier et le décor sculpté font l'objet de nombreuses protections : l'ensemble du décor de l'abside est classé au titre des objets (maître-autel, tabernacle, gradin d'autel, retable à ailes, tableau représentant la Sainte Famille et lambris), classement intervenu en 1982, et sept autres éléments mobiliers sont également protégés. Parmi eux figurent douze panneaux du XVIe siècle provenant du dais d'autel de Droittecourt, illustrant des sibylles présentant des instruments de la Passion et ornés au centre d'une lune et de deux soleils ; ces panneaux ont subi un noircissement et des attaques xylophages. Un retable du XVIe siècle, probablement issu d'ateliers picards ou du nord de la France sous influence anversoise, représente des scènes de la Passion et a fait l'objet d'une présentation publique en 1934 avec une restauration qui a entraîné une légère réduction. Deux autels et leurs retables du chevet, ainsi que plusieurs retables secondaires, sont également classés ; l'un d'eux comporte un bas-relief de saint Étienne et d'autres présentent des motifs de saint Roch. Deux inscriptions classées méritent mention : une stèle datée de 1545 relatant une fondation, et une plaque relative à la consécration de l'église qui évoque la benediction en 1479. L'église conserve aussi une stèle en marbre blanc dédiée aux époux Borgnis-Laporte, bienfaiteurs de la fin du XIXe siècle. Enfin, la verrière axiale du chevet, dont le tympan du XVIe siècle représente Dieu le Père, a vu ses lancettes restaurées au XIXe siècle par Roussel à Beauvais et a fait l'objet d'une nouvelle restauration par l'atelier Courageux en 1989.

Liens externes