Origine et histoire de l'Église Saint-Denis
L'ancienne église Saint-Denis est située dans le Vieux-Tours, à l'angle nord-ouest de la place de Châteauneuf, près de la tour Charlemagne et de la basilique Saint-Martin. Sa façade occidentale, en retrait entre deux constructions modernes, est visible depuis la rue du Change ; l'accès se fait par une porte percée dans le chevet qui ouvre sur une cour commune avec l'hôtel des Ducs de Touraine. Fondée en 1188 par Renaud, abbé de Pontlevoy, elle dépendait de l'abbaye de Pontlevoy et fut élevée en paroisse au début du XIIIe siècle, avec son cimetière paroissial. L'édifice a fait l'objet d'une reconstruction totale à la fin du XVe siècle ; les trois chapelles sud portent des inscriptions datées de 1482 et 1483. La paroisse fut supprimée en 1781 et l'église fermée au culte en 1782 ; elle fut ensuite louée à un boulanger, utilisée comme écurie par l'hôtel de la Croix-Blanche et vendue comme bien national en 1791. Vers 1930, les voûtes furent restaurées et un plancher divisa l'édifice en deux niveaux ; dans les années 1980, des travaux de dégagement et de restauration du chevet permirent son adaptation en centre musical. L'église est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 17 juillet 1946 et accueille au XXIe siècle le Centre musical Jean de Ockeghem ; la ville de Tours était propriétaire en 2014. L'architecture actuelle relève principalement du XVe siècle ; l'organisation et l'aspect de l'édifice primitif du XIIe siècle restent inconnus. Des constructions postérieures ont pris appui sur ses murs et l'ont presque entièrement masquée, à l'exception du chevet dégagé et de deux baies visibles en retrait entre les maisons. Le chevet plat est percé d'une porte d'accès au rez-de-chaussée et d'une grande baie en arc brisé au niveau du premier étage ; côté ouest, une haute baie gothique surmonte le portail et laisse apparaître l'amorce des remplages de la rosace, tandis qu'une gargouille émerge d'un mur moderne. Intérieurement, la nef compte trois travées voûtées sur croisées d'ogives et se termine par un chevet plat sans transept ; côté sud, un collatéral composé de trois chapelles voûtées correspond aux trois travées de la nef. Des vestiges d'une fresque du XVe siècle subsistent sur le mur oriental du collatéral et représentent des scènes pieuses, avec des personnages identifiés tels que Dieu, Adam et Ève.
