Origine et histoire de l'Église Saint-Didier
L'église Saint-Didier, dédiée à l'archevêque Didier de Vienne, se trouve place Saint-Didier à Bruyères-le-Châtel, sur la rive gauche de l'Orge, dans l'Essonne. Elle fut érigée au sein d'un prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Florent de Saumur, et la première mention en figure dans le chartrier de Saint-Florent en 1070. L'édifice d'origine a disparu ; la partie la plus ancienne conservée est la tour du clocher, sans doute du XIIe siècle, flanquée d'une tourelle d'escalier et coiffée d'une flèche octogonale aux arêtes biseautées. La nef, à deux travées, date du XIVe siècle et est voûtée sur croisées d'ogives reposant sur trois colonnettes ornées de feuillages caractéristiques de cette période. Les pilastres du chœur sont également du XIVe siècle, tandis que le transept appartient au XVe siècle et l'abside à cinq pans a été refaite et agrandie au XVIe siècle. Le transept sud, ancienne chapelle seigneuriale, est construit en grès et porte une clé de voûte armoriée; plusieurs marques de tâcherons s'observent sur ce volet de l'édifice. La façade occidentale en pignon est épaulée de contreforts et percée de deux baies encadrant le porche. Le bas-côté nord présente des ouvertures en plein cintre, peut-être plus anciennes, et le chevet comprend quatre baies en arc brisé et un oculus sur le pan axial ; l'abside est couverte par une toiture en croupe. Jusqu'en 1649, Saint-Didier coexiste avec l'église du château ; lorsque cette dernière est profanée pendant les troubles, les paroissiens se rendent au culte à Saint-Didier, et les deux paroisses sont officiellement réunies en 1754. Sous la Révolution, les cloches, sauf une, furent remises à la Convention et les objets précieux appartenant au clergé furent également livrés. Au cours du XIXe siècle, la Confrérie de Sainte-Claire contribua à redonner de l'éclat à l'église et un porche rustique fut ajouté au milieu du siècle (1851–1852). L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1931 et a fait l'objet, de 2019 à 2022, d'une restauration menée par le cabinet d'architecture Madelénat portant sur la charpente, la couverture, la sacristie et le porche. Le mobilier comprend des fragments de vitraux du XVe siècle et une trentaine d'objets classés au titre des monuments historiques. Parmi eux figurent deux gisants féminins du XVe siècle aujourd'hui dans le bas-côté nord, initialement placés dans la chapelle Notre-Dame du transept sud, déplacés à la Révolution et retrouvés en 1998 par l'Association historique du vieux Bruyères ; leur description se retrouve dans les travaux de Jean Lebeuf et de Ferdinand de Guilhermy. Dans le bas-côté nord se lit aussi la dalle funéraire de Joachim Le Mairat, marquis de Bruyères, président en la Chambre des comptes de Paris, décédé en 1755, accompagnée de fragments de sa litre funéraire. Le retable du transept nord est une copie ancienne du Martyre de sainte Catherine attribué à Simon Vouet et daté de 1622 ; l'original a été acquis par le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg entre 2019 et 2023. La chaire en bois sculpté porte la date de 1721, et la chapelle seigneuriale conserve un retable en bois sculpté du XVIIIe siècle encadrant un tableau représentant Le mariage mystique de sainte Catherine, copie du XIXe siècle d'après une œuvre de Primatice ; l'église possède également un buste-reliquaire de sainte Catherine daté des XVIe–XVIIIe siècles.
