Origine et histoire de l'Église Saint-Didier
L'église Saint‑Didier se situe au centre du bourg principal de Voreppe (Isère) et dépend de la paroisse Saint‑Thomas de Rochebrune, doyenné du Voironnais, diocèse de Grenoble‑Vienne. La construction d'une nouvelle église est décidée en 1852 et le projet, confié à l'architecte diocésain Alfred Berruyer, est présenté en 1855. Les travaux débutent en 1852; selon une source ils s'achèvent en 1862, le culte est célébré pour la première fois le 6 septembre 1863, mais l'édifice n'est vraiment terminé qu'en 1875. Les travaux étaient initialement estimés à 40 000 francs ; les paroissiens ont d'abord contribué pour 26 000 francs puis, grâce à la souscription, pour 36 000 francs. En 1857 le budget est dépassé et des compléments ont été apportés : les donateurs ont ajouté 36 000 francs, la commune 66 000 francs et l'État 11 000 francs. Les vitraux du chœur sont réalisés par le maître verrier parisien Lusson en 1866 ; les autres baies reçoivent des vitraux de l'atelier Saint‑Joseph d'Aix‑en‑Provence entre 1868 et 1870. L'essentiel du décor intérieur est constitué par des peintures murales d'Alexandre Debelle, exécutées entre 1870 et 1875 (avec parfois une mention s'étendant jusqu'en 1880), qui représentent les stations du chemin de croix, les apôtres, les évangélistes, la Vierge et le Christ en Majesté ; Debelle a aussi dessiné les vitraux. En 1910 l'église subit un incendie provoqué par la foudre ; plusieurs peintures sont dégradées par l'eau et, au fil des décennies, l'humidité détériore l'ensemble des décors. La commune effectue divers travaux de couverture pour mettre l'édifice hors d'eau et protéger les peintures. L'église est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 14 septembre 1994. Depuis 2024, d'importants travaux de restructuration sont en cours avec le concours de la Fondation du Patrimoine. De style gothique, l'édifice présente un plan en croix latine orienté nord‑est–sud‑ouest, le chœur étant au nord‑est et le porche au sud‑ouest. La nef unique comprend un narthex et quatre travées ; le transept est pourvu d'absidioles et la croisée se prolonge par deux travées qui aboutissent à un chevet avec abside semi‑circulaire. Une tour‑clocher est adossée au côté gauche de la nef, à l'angle nord‑est du transept et du chœur, tandis qu'une petite sacristie occupe l'angle sud‑est ; une tribune dans le narthex domine l'entrée de la nef. Les murs intérieurs sont entièrement ornés par la frise peinte d'Alexandre Debelle, longue de plus de 100 mètres, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. À l'extérieur, on distingue le porche d'entrée, l'extrémité sud‑est du transept, le chevet et la tour‑clocher ; à l'intérieur, le chœur, les extrémités du transept et les fonts baptismaux sont des éléments remarquables. Le chemin de croix comprend notamment les scènes de la chute de Jésus sous le poids de la croix, de sa rencontre avec la Vierge, de son offrande pour être crucifié et de sa mort sur la croix.
