Origine et histoire de l'Église Saint-Dominique
L'église Saint-Dominique est une église catholique située à Monpazier, dans le département de la Dordogne. Après la mort d'Alphonse de Poitiers, les changements de souveraineté liés aux traités du XIIIe siècle aboutissent, par un paréage conclu en 1285 avec les barons de Biron, à la fondation de la bastide de Monpazier. Pour favoriser son développement, la nouvelle ville reçoit une charte accordant aux habitants des statuts particuliers ; initialement dotée de deux bayles, elle n'en conserve qu'un après un accord de 1293, le bayle nommant six consuls chaque année à la fête de la Purification de la Vierge. À la source du Dropt existait alors le village de Capdrot, doté d'une collégiale et d'un chapitre. L'église est mentionnée en 1286 dans une convention avec les consuls et le roi d'Angleterre ordonne en 1289 un rapide achèvement des travaux, ce qui permet de situer sa construction à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle. La région, frontalière entre domaines anglais et français, subit de fortes perturbations pendant la guerre de Cent Ans : la ville est prise, reprise et pillée, et la paix ne revient qu'après la bataille de Castillon en 1453 ; les habitants prêtent ensuite fidélité au roi Louis XI. L'église fait l'objet de réparations et d'une surélévation des murs après 1450, sa nef est voûtée en croisées d'ogives, Géraud Maurichon exécute la charpente et la couverture en 1462, et une nouvelle cloche est donnée en 1476. La collégiale de Capdrot, ruinée par les destructions de la guerre, voit son chapitre transféré à Monpazier après une ordonnance de l'évêque de Sarlat Pons de Salignac en date du 14 juillet 1490. Contrairement à certaines affirmations, il n'y a pas eu construction d'un nouveau chœur en 1506, mais un aménagement du chœur liturgique et l'installation des stalles, travaux qui font l'objet d'un partage des frais établi par sentence arbitrale. Plusieurs chapelles sont ajoutées à la fin du XVe siècle et une dernière fondation est attestée en 1521 dans la première travée de la nef, au nord. Pendant les guerres de Religion, un évêque est consacré à Monpazier en 1558 et un nouveau portail est construit pour l'occasion ; la ville est ensuite prise par Geoffroy de Vivans le 21 juin 1574, Henri de Navarre y séjourne le 12 septembre 1579, et le traité du Fleix de 1580 prévoit le démantèlement de Monpazier. En 1596 le roi cède Monpazier à Jacques Nompar de Caumont, mettant fin au paréage de 1285 ; la région connaît également des révoltes de paysans dites Croquants et d'autres soulèvements locaux. Le dernier seigneur cité est Armand Louis de Gontaut-Biron. La Révolution a peu d'effets sur la ville ; seule une inscription au tympan de l'église en garde le souvenir. L'église possédait une relique de la Vraie Croix dont la dévotion fut relayée par des feuilles imprimées racontant des prodiges attribués à la relique. Dans le chœur se trouvent des stalles en chêne finement sculptées, réalisées à l'origine pour la collégiale de Capdrot fondée en 1318 et transférées à Monpazier après 1490 ; il en subsiste 35, mais les hauts-dossiers et les couronnements ont disparu, et elles ont été restaurées en 1978. Les stalles et les fonts baptismaux du XIVe siècle ont été classés objets mobiliers le 7 avril 1971, et une statue en bois représentant la Vierge à l'Enfant, datée du XVIIe siècle, a été inscrite le 30 août 1974. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1862. Les vitraux du chevet comprennent une verrière représentant le Sacré-Cœur de Jésus entouré de saint Paul et de saint Pierre, réalisée par Jean Besseyrias, et une autre figurant saint Dominique recevant le Rosaire de l'Enfant Jésus et de la Vierge.