Origine et histoire de l'Église Saint-Druon
L'église Saint-Druon, couramment appelée église Saint‑Martin de Sebourg, est une église catholique située Place de l'église à Sebourg, dans le département du Nord ; elle occupe une butte qui domine le sud‑est du village. Elle est dédiée à saint Martin et honore aussi le saint local Druon, patron des bergers, né en Artois en 1118 et mort en ermite à Sebourg en 1186. Une église romane plus ancienne a vraisemblablement été détruite par un incendie avant 1186, événement qui donna lieu, selon la tradition, à un miracle où Druon resta immobile dans sa cellule entourée par les flammes sans être blessé. La construction de l'édifice actuel commence après la mort de Druon en 1186 et est attestée au XIIIe siècle ; Druon y fut inhumé et des miracles, notamment des guérisons de fractures, y furent signalés. L'église a été profondément modifiée au fil des siècles : la tour latérale originelle a été remplacée par une tour de front dont la date 1697 figure sur la construction, réalisée par Bernard Duez, et qui s'élève à 73 mètres. Une horloge à trois cadrans avec une figure de saint Druon a disparu ; le nombre de cloches est passé de dix‑huit à trois. Le clocher, de style Louis XV, est de forme quadrangulaire, pourvu de contreforts, d'une flèche et entouré de quatre clochetons. Pendant la Première Guerre mondiale, le clocher a été partiellement détruit par un bombardement allemand, comme l'attestent des cartes postales de l'époque. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1919. L'intérieur présente de riches éléments mobiliers : de nombreuses boiseries des XVIIe et XVIIIe siècles comprennent la chaire, le maître‑autel et son retable, l'autel de Saint Druon et ses éléments, les deux autels du transept, le buffet d'orgue, quatre confessionnaux, le banc de communion et les lambris entourant les nefs et le chœur. Les orgues sont documentées depuis le XVIe siècle ; leur buffet en chêne date de 1780 et la menuiserie est classée aux monuments historiques. La chaire a été réalisée en 1613 par le menuisier ébéniste Jacques Ganthois. On conserve également des gisants du XIVe siècle, présentés comme ceux d'un comte de Hénin‑Liétard et de son épouse — parfois identifiés comme Baudoin d’Hénin‑Liétard et Isabeau de Sebourg — sans certitude absolue pour l'identité du chevalier. Une piscine romane, l'une des dernières en France, fait partie du mobilier liturgique. Des tableaux du XIXe siècle représentent saint Martin et saint Druon. L'ermitage ou cellule de Druon, daté de 1774, renferme une sculpture du saint datée du XVe siècle et un vitrail du XXe siècle ; un vitrail antérieur, rouge, baignait autrefois la cellule d'une forte teinte écarlate. Parmi les éléments visibles à l'extérieur figurent la façade nord avec sa tourelle arrondie et l'allée piétonnière pavée qui passe sous l'arche de cette tourelle, la façade sud et le clocher, ainsi que l'arrière de l'église avec un vitrail et le calvaire. L'édifice présente encore l'autel et la châsse de saint Druon, la chaire de vérité, une absidiole dédiée à l'Assomption de la Vierge, ainsi que des chapelles latérales consacrées à saint Druon et abritant des gisants.
