Origine et histoire de l'Église Saint-Ebons
L'église, située au centre du village en bordure de la route départementale D929, est désignée dans certaines sources sous les noms d'église Saint-Ébons ou d'église Saint-Pierre-Saint-Ébons. Selon des documents, Sarrancolin possédait dès le milieu du Xe siècle un monastère ou prieuré, et la fondation du prieuré est également attribuée au XIe siècle ; les bâtiments monastiques furent incendiés vers 1570. L'église et le clocher actuels semblent dater du XIIe siècle, peut‑être édifiés sur des plans ou des substructions plus anciens. Le plan général s'apparente à une croix grecque et comporte une abside circulaire. La nef, le chœur et les bras du transept sont voûtés en berceau ogival, tandis que l'abside est en cul-de-four. Le chœur est fermé, sur la ligne est des transepts, par une grille en fer forgé de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, et chacun des bras du transept abrite une chapelle. À l'ouest se dresse une tour carrée servant de clocher, haute de 35 m, coiffée d'une flèche conique en charpente qui prend appui sur un départ quadrangulaire et est cantonnée à ses angles de quatre petits pyramidions polygonaux ; ce couronnement n'est pas primitif. Le clocher se compose de trois étages voûtés en berceau ; le dernier, destiné aux cloches, est percé de quatre baies jumelles. Chaque baie présente deux piédroits extérieurs formés de six colonnettes, une arcade principale à trois archivoltes concentriques reposant sur ces colonnettes, et deux arcatures intérieures qui redistribuent l'arcade et supportent le tympan, elles-mêmes portées par trois groupes de deux colonnettes accouplées. L'escalier menant à l'étage des cloches est aménagé dans l'épaisseur des quatre murs. Le prieuré s'étendait du côté sud de l'église ; des murailles en ruines prolongent une maison où subsistent les restes de la salle capitulaire. Le mobilier est remarquable : stalles de la Renaissance, statues, retables et tableaux du XVIIe siècle. Parmi les trésors, la châsse de Saint-Ébons, datée du XIIIe siècle, est en cuivre doré et émaux champlevés, figure quatorze personnages et renferme des reliques du saint, évêque de Barbastro mort en 1104 et enseveli dans le monastère des bénédictins. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 10 février 1903 et inscrit le 27 janvier 1928.
