Origine et histoire de l'Église Saint-Éliphe
L'église Saint-Éliphe est l'église paroissiale catholique de Rampillon (Seine‑et‑Marne, Île‑de‑France), implantée sur une butte qui domine la plaine de Brie. Les premières mentions d'une église à Rampillon remontent au début du XIIe siècle, l'archevêque Daimbert de Sens y ayant consacré une église en l'honneur de saint Savinien. L'édifice actuel, consacré à saint Éliphe — vocable rare en France — relève du style gothique et date pour l'essentiel de la première moitié du XIIIe siècle. Jusqu'à la Révolution, il dépendait de la commanderie de l'ordre de Saint‑Jean de Jérusalem, qui fut gravement endommagée puis incendiée en 1432 par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans et a aujourd'hui disparu. Seule une tour ronde accolée à l'angle nord‑ouest, parfois appelée « tour des Templiers », rappelle l'existence d'un enclos fortifié. La travée sous le clocher constitue la partie la plus ancienne (années 1180‑1190); le reste de l'édifice a été élevé en trois campagnes progressant de l'est vers l'ouest, comme l'attestent la disposition des fenêtres hautes — alignées sur les parties basses dans les deux travées orientales et en retrait dans les six travées occidentales — et le nombre variable des colonnettes en délit partant des chapiteaux des grandes arcades (généralement trois, mais un faisceau de cinq au nord des deux travées orientales). L'église est contemporaine et proche, tant géographiquement que stylistiquement, de Saint‑Martin de Nangis. Elle est réputée pour la simplicité et la pureté de son architecture et surtout pour son portail sculpté en pierre calcaire blanche, réalisé vers le milieu du XIIIe siècle. Le trumeau porte la statue de saint Éliphe, figuré en jeune homme barbu vêtu d'une robe de diacre. Le tympan du portail occidental représente le Jugement dernier : le Christ intronisé, entouré d'anges, juge le monde et, sur le linteau, les morts sortent de leurs tombes ; particularité notable, la scène ne comporte aucun Damné. Les archivoltes sont décorées de baguettes rondes, de feuillages et de figures d'anges, et les côtés du porche présentent les statues des Douze Apôtres. Les panneaux en relief sous le portail forment un calendrier agricole qui illustre les travaux des mois, tandis que les panneaux extérieurs montrent, à gauche, la Présentation au Temple et, à droite, l'Adoration des Mages. Le portail latéral sud, bordé d'archivoltes ogivales dont l'arc extérieur repose sur des corbeaux sculptés de têtes féminines, porte un tympan figurant le Couronnement de la Vierge. Le chevet, le mobilier et d'autres éléments intérieurs sont mentionnés dans les inventaires du monument. L'église Saint‑Éliphe est classée au titre des monuments historiques depuis 1846.