Origine et histoire de l'Église Saint-Éloi
L'église Saint-Éloi est le principal édifice religieux et le plus ancien d'Hazebrouck ; elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 9 novembre 1984. Église-halle gothique dédiée à saint Éloi, elle date de 1432 et constitue le plus vieux monument de la ville. Le 24 août 1492, elle fut incendiée par les troupes françaises de Charles VIII. Sa flèche, élevée en 1512, fut gravement endommagée par les Allemands le 27 mai 1940 au début de la Seconde Guerre mondiale et reconstruite à l'identique en 1994. Le soubassement est en grès ferrugineux ; le reste de l'édifice est en briques formant de grands motifs géométriques, notamment des croix de saint André, un lion dressé et un aigle bicéphale aux ailes déployées. La chapelle sud, appelée chapelle des arbalétriers, est dédiée à saint Sébastien ; érigée à partir de 1551 par la guilde des arbalétriers, elle est de style gothique flamboyant. La chapelle nord, dédiée à sainte Anne, a été offerte par la société de rhétorique. La tour en brique et grès, en construction en 1515, mesure 39,50 mètres ; la flèche en pierre blanche, longue de presque 32 mètres, porte la hauteur totale à environ 77 mètres. Le mobilier du chœur comprend un grand retable XVIIIe encadrant un Altare privilegium, orné d'un faux marbre blanc, couronné par une sculpture représentant saint Éloi emporté par les anges, ainsi qu'un tabernacle tournant en bois doré, un devant d'autel en drap d'or et un tableau de la crucifixion d'après Anton van Dyck ; des anges adorateurs avaient été volés en février 2001. Dans la nef nord, le retable et l'autel, datés de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle, sont dédiés à la Vierge et présentent les statues de sainte Catherine et saint Dominique, une sculpture de l'Assomption en couronnement, un tabernacle et un tableau de la Mise au tombeau par Nicolas Ruyssen d'après Dirck van Baburen ; l'autel, réalisé par les ateliers de l'abbaye Saint-Paul de Wisques vers 1965-1970, représente la Dormition ou le réveil de la Vierge par les anges. Dans la nef sud, le retable et l'autel, attribués au XVIIIe siècle et dédiés selon les sources à saint Nicolas et sainte Barbe ou à la Trinité, comportent les statues de saint Nicolas et sainte Barbe, une sculpture de la Trinité, un autel des ateliers de Wisques figurant les Noces de Cana, un tableau de la Descente de Croix par Matthieu Elias et un tabernacle anversois du XVIIe siècle. Le retable et l'autel de la chapelle nord latérale, datés du XVIIIe siècle, sont consacrés à sainte Anne ; la statue au-dessus du tabernacle représente sainte Anne et la Vierge et a été sculptée par Pierre Antoine Joseph, la menuiserie étant due à Jean Martin Vandorsel. La chapelle sud latérale, dite des arbalétriers et autrefois dédiée à saint Georges, est aujourd'hui la chapelle Saint-Sébastien ; son retable et son autel datent du XVIIIe siècle et la statue au-dessus du tabernacle représente saint Éloi. Parmi les éléments de mobilier, on relève des stalles à colonnes torses et des fonts baptismaux du XVIIe siècle. Le mobilier du XVIIIe siècle comprend la clôture des fonts baptismaux classée monument historique, l'orgue (voir ci‑dessous), la chaire à cuve ronde avec rampe historiée et abat-voix surmonté d'un Christ entouré d'anges musiciens, une mise au tombeau et une statue en marbre de sainte Thérèse d'Avila. Au XIXe siècle figurent un chemin de croix peint par Lucien Jonas avec des encadrements de Gustave Pattein, un catafalque réalisé par Pattein en 1876 et diverses statues produites par des manufactures spécialisées pour les chapelles latérales, dont des exemplaires en plâtre et en terre cuite. Le XXe siècle a vu l'ajout d'un monument aux morts de la Première Guerre mondiale par Pierre Vanbesien, ainsi que plusieurs sculptures et trois autels en terre cuite réalisés par les ateliers de Wisques vers 1965-1970. Les vitraux, exécutés par Julien Vosch en 1954 d'après des cartons du chanoine Paul Pruvost, illustrent les béatitudes et des invocations à la Vierge et au Sacré-Cœur. L'orgue, classé monument historique, provient des ateliers Callinet, Daublaine et Beuchet-Debierre et comporte des interventions documentées à la seconde moitié du XVIIIe siècle, au second quart du XIXe siècle et au troisième quart du XXe siècle.
