Origine et histoire de l'Église Saint-Éloi
Des sondages effectués en 1979 lors de la restauration d'un pilier du chœur ont mis au jour une substruction en petit appareil qui laisse supposer l'existence d'un édifice antérieur au IXe siècle, et l'église est par ailleurs attestée aux XIIIe et suivants. Entre le Moyen Âge et l'époque moderne, les auteurs divergent sur la datation de certaines élévations : si quelques murs de la nef et du clocher ont été attribués au Moyen Âge par certains, l'aspect sobre et le caractère des modénatures incitent d'autres spécialistes à proposer une datation plutôt aux XVIIe-XVIIIe siècles. Le chœur, en revanche, présente un décor sculpté de style Renaissance et porte la date de 1574 inscrite sur un contrefort, indice probable de son achèvement au cours de la seconde moitié du XVIe siècle ; l'attribution de cet ensemble à un architecte demeure incertaine. La nef actuelle paraît plus récente et moins caractérisée stylistiquement, et des travaux de restauration ont été menés à diverses reprises entre 1812 et 1883. Dès le XIIe siècle et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, Roissy fut un prieuré‑cure dépendant notamment de l'abbaye Saint‑Victor de Paris, le prieur exerçant simultanément la charge de curé. La paroisse et ses dîmes connurent de nombreux transferts de droits entre seigneurs ecclésiastiques et laïcs, et au début du XIIIe siècle l'évêque de Paris céda l'église à l'abbé de Sainte‑Geneviève. Des fondations pieuses locales sont également documentées, comme la création d'une chapellenie au milieu du XIIIe siècle.
La documentation et les archives locales restent parcellaires, aussi l'histoire de l'édifice repose-t-elle en grande partie sur l'étude architecturale et les observations de terrain, qui ont donné lieu à des interprétations parfois contradictoires. Pendant la Révolution, l'église subit des spoliations et des transformations : des biens précieux furent volés en 1792, les grilles du chœur furent enlevées en 1793 pour être vendues et réemployées, les cloches furent descendues puis adjugées, et le lieu fut un temps utilisé comme temple de la Raison. À la fin de la période révolutionnaire et après le Concordat de 1801, le culte catholique fut rétabli et des réparations importantes furent engagées en 1806.
Au XIXe siècle, le cimetière fut déplacé hors de l'enclos paroissial, et l'église fut rattachée aux évolutions diocésaines qui suivirent la création du département ; plus tard, en 1966, la paroisse passa au nouveau diocèse de Pontoise. Les travaux de conservation et de restauration du XXe siècle répondirent à des besoins de consolidation, amplifiés par les vibrations liées aux chantiers voisins, et à des campagnes de remise en état du mobilier et des verrières. À partir des années 1970 s'est engagée une longue série d'interventions — confortation du chœur, restauration des vitraux, installation d'un orgue électrique, protection du clocher contre les pigeons, remise en place et restauration progressive des statues — qui se sont poursuivies par vagues jusqu'au début du XXIe siècle. L'église a été inscrite sur la liste des monuments historiques, ce qui a contribué à la conduite des opérations de sauvegarde et de mise en valeur. Depuis la fin du XXe siècle la paroisse n'a plus de prêtre résident et a été intégrée à un groupement paroissial, tandis que l'église demeure un lieu de culte et d'accueil pour les visiteurs.