Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église Saint-Étienne, située à Auriac‑du‑Périgord (Dordogne, Nouvelle‑Aquitaine) en rive droite de la Laurence, est protégée au titre des monuments historiques. Placée sous le patronage d'Étienne, sa fondation pourrait remonter au VIe siècle ; l'édifice actuel a été élevé aux XIe ou XIIe siècles. Endommagée pendant la guerre de Cent Ans, elle a été remaniée et en partie reconstruite aux XIVe et XVe siècles. Ces interventions ont modifié le clocher, ajouté une chapelle au nord du clocher et créé des chambres de défense au‑dessus de la nef et du chœur, le chœur étant alors revoûté d'ogives. Au XIVe siècle, des piles ont été renforcées ; le carré du transept et le chœur conservent des éléments du XIIe siècle. Au XVIIe siècle, on ajoute une sacristie au chevet, on refait le mur nord de la nef avec des baies plus grandes, on surélève la façade occidentale d'une petite arcade sans cloche surmontée d'une croix et l'on établit une passerelle en pierre reliant le côté sud du clocher au presbytère. Jusqu'en 1856, un cimetière entourait l'église et une « porte des morts », aujourd'hui murée, permettait d'y accéder depuis le chœur. Entre 1899 et 1902, le plafond de la nef est remplacé par une fausse voûte en brique, la chambre de refuge au‑dessus de la nef est supprimée et la pente de la toiture modifiée de 60° à 45° dans sa partie haute. Le clocher, frappé par la foudre en 1949, est incendié puis reconstruit avec une toiture à pente plus adoucie. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 27 décembre 1973.
L'église n'est pas orientée selon l'axe est‑ouest mais selon un axe est‑sud‑est / ouest‑nord‑ouest. La façade occidentale, austère, mesure seize mètres de hauteur pour 1,60 mètre d'épaisseur ; elle présente une petite arcade sans cloche surmontée d'une croix, une baie rectangulaire étroite et un portail gothique en arc brisé à moulures simples. L'intérieur offre une nef unique en deux travées, surmontée au début d'une tribune accessible depuis le sud par un escalier extérieur. La nef se prolonge par deux piles massives ouvrant sur un carré de transept plus étroit que la nef et décalé par rapport à son axe, au‑dessus duquel s'élève le clocher. Deux chapelles étroites ont été insérées — une saillante au nord et une au sud dans le prolongement du mur de la nef — et un escalier à vis dans la pile sud dessert les chambres de défense, dont une petite au‑dessus du chœur et une plus grande, aujourd'hui disparue, au‑dessus de la nef. Dans les combles, une passerelle couverte et bordée de balustrades permet d'accéder côté sud à l'étage du presbytère. La limite entre transept et chœur est marquée par de fortes colonnes surmontées de chapiteaux sculptés, présentant des grappes de raisin au nord et des feuilles au sud. Le chœur, terminé par un chevet plat, est prolongé par une petite sacristie ; son mur sud est percé de trois niches romanes, la plus haute servant de placard et les deux autres de lavabos. La croisée du transept et le chœur constituent les seuls vestiges romans ; l'intérieur est entièrement pavé de dalles calcaires.
Parmi les éléments de mobilier, le chœur abrite un autel en forme de tombeau et un tabernacle à ailes en bois doré, mentionnés dès 1688 et restaurés en 1863. L'autel porte au centre un agneau dans une gloire ; le tabernacle, à deux niveaux, présente au niveau inférieur une porte sculptée représentant l'Ecce homo et des ailes peintes — à gauche la Vierge aux Sept Douleurs et à droite le Christ aux outrages —, tandis que le niveau supérieur offre une niche centrale avec un crucifix surmonté d'une couronne et des ailes ornées de deux angelots sculptés chacune. Dans l'angle nord‑est de la nef se trouve une chaire en bois adossée à la pile du transept et, devant elle, une grande Pietà sculptée. Parmi les éléments architecturaux remarquables figurent la façade occidentale, le passage vers le presbytère, la nef et le chœur.