Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
La nef, édifiée en 1040, présente des murs parementés en petit appareil. À la base du pignon ouest, sous un larmier mouluré en damier, court une frise de quinze métopes figurant lions, tigres, éléphants et animaux fantastiques. Le mur sud est ajouré de trois fenêtres modernes de style flamboyant. La nef est reliée par une arcade en tiers point à un chœur rectangulaire datant du XIIe siècle, dont la voûte est moderne. La donation faite en 1040 par Geoffroy, comte d'Anjou, à l'abbaye de Vendôme de terres et de droits à Épeigné-sur-Dême permet de supposer la fondation d'un prieuré à cette époque et d'attribuer la construction de l'église au XIe siècle. Certains éléments architecturaux confirment cette hypothèse, notamment l'assemblage en petit appareil encore visible sur le mur nord et le décor en damier des archivoltes des deux baies de la façade ouest. L'élément le plus remarquable de cette partie datée du XIe siècle est la frise sculptée en bas-relief du pignon ouest, qui constitue l'un des rares témoignages en Touraine du premier art roman en sculpture. Le chœur est attribué au XIIe siècle. Le prieuré-cure d'Épeigné fut ensuite rattaché à l'abbaye de Vaas, dans la Sarthe, affiliée à l'ordre des Prémontrés. Au XVIIIe siècle, le curé d'Épeigné est un chanoine prémontré qui se voit concéder plusieurs baux à ferme en tant que prieur. L'église a connu divers aménagements au XIXe siècle : vers 1868 on a construit une voûte en briques dans l'abside, percé une ouverture d'un mètre de chaque côté de l'arc en plein cintre du chœur pour améliorer la visibilité du maître-autel et installé une tribune en bois au revers de la façade ouest offrant environ soixante places supplémentaires. En 1893 le pignon ouest a été restauré et la couverture de l'église fut restaurée en 1952.
