Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église paroissiale Saint-Étienne d'Ille-sur-Têt, dite del Padraguet ou del Pedreguet (catalan Sant Esteve del Pedreguet), est un édifice des XVIIe et XVIIIe siècles situé à Ille-sur-Têt, dans les Pyrénées-Orientales. Son nom rappelle les terres caillouteuses près de la Têt, évoquées par le latin petra. L'église est citée dès 982 ; elle a été rebâtie au XIe siècle et agrandie au XIIIe siècle. Détruite lors du siège de la ville en 1642, sa reconstruction a débuté à la fin du XVIIe siècle et s'est poursuivie jusque dans le XVIIIe siècle, avec l'architecte Joseph Morato intervenant vers la fin des travaux. Le chevet est achevé en 1681, le croisillon en 1697, la nef partiellement couverte en 1711, la façade terminée en 1720, la voûte du chœur réalisée en 1729, et l'église est consacrée le 18 novembre 1736 ; le portail en marbre du XVIIIe siècle est quant à lui ajouté en 1771. Il s'agit d'une vaste église à nef unique, dotée de douze chapelles latérales et d'un chevet pentagonal ; la nef est couverte d'une voûte sur croisée d'ogives. À l'extérieur, la façade, datée de 1720, est d'esprit baroque avec fronton et pilastres. L'intérieur conserve un mobilier baroque très important, contemporain de la construction, comprenant plusieurs tableaux et retables remarquables. Le clocher, l'un des rares éléments de l'ancienne église conservés, est bâti entre les XIIe et XIVe siècles ; il abrite deux cloches datées de 1736 et 1766 ainsi qu'un carillon de quinze cloches fondues entre 1875 et 1878. De cette paroisse dépendaient autrefois les églises de Saint-Clément de Reglella, Saint-Sauveur de Casesnoves et Saint-Michel-de-Llotes. Propriété de la commune, l'église Saint-Étienne est classée au titre des monuments historiques depuis le 23 décembre 1998. Parmi ses éléments remarquables figurent le clocher, le retable du Dévôt Christ, la nef et la façade sud.