Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église Saint‑Étienne de Brie‑Comte‑Robert est l'église paroissiale catholique de la commune, située sur le plateau de Brie en Seine‑et‑Marne. Une communauté chrétienne et un lieu de culte sont attestés dès le VIe siècle, et des vestiges archéologiques montrent qu'au moins deux édifices antérieurs, dont une église romane du début du XIIe siècle, ont précédé l'église actuelle. L'édifice actuel, de style gothique influencé par Notre‑Dame de Paris et Saint‑Merri, a vraisemblablement été engagé après le retour de reliques rapportées de Terre sainte par Robert II de Dreux. Sa construction commence par le clocher et se déroule principalement lors d'une campagne unique au début de la période rayonnante, avec des achèvements et remaniements réalisés au XIVe siècle et à la Renaissance. La façade occidentale, la rosace du chevet, la claire‑voie, le triforium et l'usage systématique de colonnettes fines témoignent d'une exécution soignée et d'influences parisiennes. Sous la guerre de Cent Ans l'église a été pillée et endommagée, entraînant notamment la reprise en sous‑œuvre des quatre premiers piliers nord et sud à la fin du XVe siècle. Au fil du Moyen Âge et de la Renaissance, dix chapelles latérales ont été ajoutées aux bas‑côtés, toutes de plan similaire mais d'ornementation variée. Classée au titre des monuments historiques dès 1840, l'église a fait l'objet d'un vaste programme de restauration entrepris à partir de 1997 et poursuivi au début du XXIe siècle, après diverses interventions ponctuelles aux XIXe et XXe siècles. Elle reste l'église paroissiale unique de la ville et dessert aujourd'hui un secteur paroissial étendu, servi depuis 2010 par la Communauté Saint‑Martin.
Orientée légèrement vers le nord‑est au chevet, l'église présente un plan essentiellement symétrique sans transept ni déambulatoire, avec un chevet plat, une nef de six travées, deux bas‑côtés et un chœur de deux travées ; la dernière travée nord supporte la base du clocher. L'ensemble du vaisseau central, voûté d'ogives, offre une largeur et une hauteur uniformes sur la majeure partie de sa longueur, et les toitures associent un comble à deux pans pour la nef et des appentis pour les bas‑côtés. Le chevet s'organise sur trois niveaux et se distingue par une claire‑voie à cinq arcades trilobées et une grande rosace d'origine comparée à celle de Notre‑Dame de Paris, dont les vitraux conservent des tonalités remarquables. La base du clocher, percée d'une arcade à triple rouleau et dotée d'une ancienne tribune transformée en faux triforium, présente des dispositions particulières liées au démarrage du chantier par ce massif nord. Les grandes arcades du chœur et du début de la nef retombent sur des piliers monocylindriques et des faisceaux de colonnettes ; le triforium, d'une facture légère proche du gothique rayonnant, dialogue avec des fenêtres hautes qui conservent des dispositions plus anciennes. Dans les deux premières travées ouest, des reprises de la Renaissance ont modifié les supports et les voûtes, avec des chapiteaux corinthiens et des remplages en plein cintre qui contrastent avec les travées orientales. Les bas‑côtés, homogènes dans leurs supports, conservent des lancettes simples profondément ébrasées là où aucune chapelle n'a été ouverte, tandis que certaines chapelles présentent des voûtements en berceau ou des réseaux flamboyants.
La chapelle la plus ancienne, fondée au XIVe siècle et dédiée primitivement à la Vierge, se signale par un remplage rayonnant tardif et de grands culs‑de‑lampe sculptés ; les autres chapelles des XVe et XVIe siècles montrent des solutions variées, du style flamboyant à des compositions de la Renaissance souvent plus sobres. Le décor sculpté des chapiteaux, des clés de voûte et des culs‑de‑lampe est notable par sa variété, mêlant motifs végétaux, figures d'anges et créatures fantastiques. Le mobilier comporte plusieurs éléments protégés : un devant d'autel polychrome représentant le martyre de saint Étienne, des crédences et un bénitier de la fin du XVIe siècle, une croix de procession en cuivre argenté, des boiseries flamboyantes du XVe siècle, ainsi que des vantaux de sacristie et une paire de fauteuils de style Louis XVI. L'orgue de tribune conserve la montre du positif dorsal ancienne et sa partie instrumentale bénéficie d'une protection au titre d'objet. Plusieurs tableaux classés ornent les chapelles et le maître‑autel, parmi lesquels des œuvres représentant le martyre de saint Étienne, l'Annonciation, la Présentation de Marie au Temple, les Âmes du purgatoire et la Communion de saint Jérôme. La stèle funéraire de Pierre Germain et le gisant d'un chevalier retrouvés dans l'église sont également protégés et exposés dans les bas‑côtés.
Les vitraux figurent parmi les éléments les plus précieux : la rosace du chevet conserve des panneaux d'origine contemporains de la Sainte‑Chapelle, les verrières hautes du chœur datent des XIIIe‑XIVe siècles et plusieurs verrières des chapelles conservent des fragments du XVIe siècle. La rosace représente notamment le Christ entouré des apôtres et comporte des scènes liées aux activités saisonnières, et des scènes de la vie de saint Jean‑Baptiste ou du songe de Jacob figurent dans des verrières latérales. Implantée près de l'extrémité sud‑ouest du centre ancien, l'église donne sur le parvis Saint‑Étienne et s'inscrit dans un tissu urbain où places et rues offrent des perspectives et des reculs visuels, en particulier depuis la place des Déportés.