Église Saint-Étienne de Fosses dans le Val-d'oise

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane et gothique

Église Saint-Étienne de Fosses

  • 16-26 Grande Rue
  • 95470 Fosses
Église Saint-Étienne de Fosses
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Église Saint-Étienne de Fosses
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise : classement par arrêté du 18 mars 1913

Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne

L’église Saint-Étienne, église catholique paroissiale de Fosses dans le Val-d’Oise, a été édifiée en deux campagnes principales : la première, autour de 1170-1200, concerne le chœur, le croisillon nord, l’absidiole nord, la nef et les deux bas-côtés, les bas-côtés ayant été remaniés au XVIe siècle ; la seconde, vers 1230-1240, a ajouté le croisillon sud et la chapelle de la Vierge, qui présentent des traits différents de leurs homologues nord. L’ensemble relève du gothique primitif, visible notamment dans le remarquable clocher et la sculpture soignée des chapiteaux, qui représentent de façon assez naturaliste des éléments de la flore locale, tout en conservant des archaïsmes romans tels que des fenêtres en plein cintre et le plan en hémicycle du chœur. L’absidiole nord, d’allure archaïque, se montre moins évoluée que d’autres exemples régionaux, tandis que la nef appartient à un type protogothique caractérisé par des fenêtres hautes alignées au-dessus des piliers et conçue initialement pour rester non voûtée. Un changement de parti intervient cependant au sud : les fenêtres se situent au-dessus des arcades et des contreforts latéraux indiquent l’option d’un voûtement d’ogives qui n’a finalement pas été réalisé, traduisant une construction économique à l’emploi limité de pierre de taille et d’ornementation. La sobriété architecturale fut compensée par des peintures murales dont subsistent des fragments permettant une reconstitution partielle, et la nef a reçu peu avant le milieu du XIIIe siècle un nouveau portail occidental dont l’agencement témoigne d’une certaine ambition. Classée monument historique par arrêté du 18 mars 1913, elle est la seule église villageoise d’essence essentiellement gothique primitive dans l’est du département et constitue un témoin précieux de l’histoire régionale. Restaurée par campagnes successives à partir de 1915 sous la direction de Gabriel Ruprich‑Robert puis de Jules Formigé, l’église présente aujourd’hui une restitutio respectueuse de son architecture d’origine ; les toits des croisillons ont été nivelés, le faux plafond de la nef, sans valeur historique, s’est effondré et fait désormais apparaître la charpente. Bien que l’édifice soit en bon état, il a été retiré du calendrier des messes régulières de la paroisse et n’accueille plus de célébrations fréquentes, ne servant qu’occasionnellement pour baptêmes, mariages et obsèques.

L’église est implantée dans la vallée de l’Ysieux, sur la Grande‑Rue (RD 922) du village ancien de Fosses, quartier semi‑rural distinct du développement urbain plus récent ; elle est alignée sur la rue par son élévation méridionale, sa façade occidentale ouvre sur un petit parvis et le chevet est entouré par le jardin de l’ancien presbytère, ce qui empêche d’en faire le tour intégralement, la façade nord restant toutefois visible depuis un terrain municipal. Le saint patron est saint Étienne au titre de pape et martyr, et des reliques ont été historiquement associées à l’église par des dons d’abbayes ; l’armoire reliquaire construite autour de 1500 renfermait autrefois plusieurs reliques documentées, dont certaines disparurent lors des événements révolutionnaires. Sous l’Ancien Régime, l’abbaye d’Hérivaux avait le droit de présenter à la cure ; le prieuré‑cure fut dissous à la Révolution, la paroisse passa successivement dans différents découpages diocésains et la cure a vu se succéder des desservants réguliers puis des chanoines.

Sur le plan architectural, la nef compte quatre travées et se signale par des proportions élancées, des grandes arcades du nord simples et peu moulurées retombant sur des piliers cylindriques à chapiteaux végétaux, tandis que les grandes arcades du sud et le bas‑côté sud relèvent d’un état de la Renaissance de qualité médiocre : arcs et piliers ont été repris, les voûtes y sont basses et fortement tirées vers l’horizontale, et plusieurs tirants métalliques compensent des poussées latérales importantes. Le bas‑côté nord, au profil flamboyant, paraît avoir été largement reconstruit entre la fin du XVe et le XVIe siècle, tandis que les voûtes de la croisée, du chœur et des chapelles orientales sont à ogives et témoignent de la période gothique primitive. La croisée du transept et le chœur forment la partie la plus ancienne, avec un arc triomphal mouluré et des colonnettes fines ; les chapiteaux y portent des feuillages naturalistes et des traces de polychromie. L’absidiole nord, très sobre, présente un plan en fer à cheval et des ogives monotorique reposant sur des culots, tandis que le croisillon sud et la chapelle de la Vierge sont proches stylistiquement et disposent d’une fenêtre à remplage gothique qui situe leur datation au début du XIIIe siècle ou légèrement après. La chapelle sud abrite une armoire reliquaire en pierre remarquable par son pignon orné d’un blason effacé et par des motifs flamboyants, objet de grande singularité dans le département.

À l’extérieur, la façade occidentale fait clairement apparaître l’organisation tripartite de l’édifice et le portail occidental, étroit et élevé, s’articule en archivoltes moulurées, colonnettes et chapiteaux décorés, rappelant par sa forme le portail de Champagne‑sur‑Oise. Le clocher, coiffé en bâtière et percé de baies géminées en arc brisé, est un élément majeur de l’ensemble et illustre l’appartenance des parties orientales au gothique primitif par ses contreforts à ressauts et sa corniche. Le murage partiel, les reprises et les réparations dans les bas‑côtés, ainsi que l’emploi variable de la pierre de taille et de moellons traduisent des interventions et des restaurations successives.

Le mobilier classé comprend une cloche en bronze datée de 1752 et une Vierge à l’Enfant du XIVe siècle, placée devant le chevet de la chapelle de la Vierge ; des descriptions anciennes de l’armoire reliquaire détaillent d’autrefois la présence de chefs et d’objets pieux aujourd’hui en grande partie perdus. L’église Saint‑Étienne de Fosses reste, par son clocher, ses chapiteaux et son plan, un témoignage significatif du gothique primitif en milieu rural dans l’est du Val‑d’Oise.

Liens externes