Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église Saint-Étienne se situe à Janville, dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. Elle présente un plan composé d'une nef flanquée de deux bas-côtés, d'un transept et d'une abside en cul-de-four. Sur la première travée du bas-côté sud s'élève un clocher, une haute tour carrée ornée de pinacles sculptés, tandis que la croisée du transept porte une tour, vestige de l'ancien clocher central dont la base carrée passe à l'octogone par des pans coupés. Le chœur et le transept forment la partie la plus ancienne de l'édifice et sont attribués au XIIe siècle ; l'abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four, est renforcée par des contreforts. La nef actuelle date du XVe siècle et, au-dessus des bas-côtés, subsistent des arcs-boutants qui contrebutent la voûte primitive en pierre. Le portail principal est une adjonction plus récente.
De la première église Notre-Dame et du prieuré de bénédictins attenant, placés sous la juridiction de l'archidiacre de Beauce puis réunis au prieuré de Saint-Martin-des-Champs à Paris, il ne reste que l'abside du XIIe siècle. Au XIIIe siècle, malgré des tentatives des clercs de Janville pour se libérer de cette tutelle, la chapelle du prieuré est demeurée propriété des religieux et a formé une enclave dans l'église ; la tour octogonale inachevée et le chœur actuel en sont les vestiges. L'édifice était en ruines en 1509, période à laquelle un nouveau vaisseau principal flanqué de collatéraux et une tour-clocher furent élevés, sans qu'un nouveau chœur ait été réalisé. La couverture du clocher a été refaite en 1685 et le portail ainsi que les deux portes latérales ajoutés entre 1643 et 1715. En 1735, la voûte en pierre du vaisseau principal a été remplacée par une voûte en bois. Les arcades du prieuré ont été démolies entre 1821 et 1827, puis la voûte en bois a été remplacée en 1863 par une voûte en briques à augets. Les fenêtres des collatéraux ont été agrandies entre 1867 et 1891 et garnies de verrières exécutées par Lorin, maître verrier à Chartres, verrières qui ont depuis été déposées. La sacristie actuelle a été adjointe en 1904.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1934 et recensé par l'inventaire général du patrimoine culturel. Parmi le mobilier, un ensemble de treize verrières réalisées par les ateliers Lorin à Chartres entre 1890 et 1897, puis par Charles Lorin en 1921, figure à l'inventaire général ; la lapidation de saint Étienne est représentée dans la baie n°5, des scènes de la vie du Christ et de la Vierge figurent dans l'oculus et la verrière centrale du portail ouest (baies 16 et 107) encadrées par deux verrières ornementales à motifs végétaux (baies 12 et 15). Une série dédiée aux sept sacrements, réalisée par les ateliers Lorin, est également présente, certains panneaux étant datés (parmi eux la Pénitence en 1890, la Confirmation et l'Extrême-Onction en 1893). L'église conserve en outre un tableau de Jean-Louis-César Lair, dit Lair de Janville, Le Baptême du Christ (1809), inscrit aux Monuments historiques en 2003.
L'église Saint-Étienne dépend de la paroisse Sainte-Jeanne-d'Arc en Beauce et du doyenné de Beauce.