Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église Saint-André, située à Niort dans les Deux-Sèvres, est l'une des grandes églises de la ville ; elle dépend du diocèse de Poitiers et de la paroisse Saint-Pierre-et-Saint-Paul et est inscrite aux Monuments historiques depuis 2015. Consacrée à l'apôtre saint André, elle domine la ville par ses hautes flèches et donne sur la rue Saint-André et la place Martin-Bastard. Une première église romane a été bâtie à cet emplacement au XIe siècle et a été réaménagée en style gothique aux XVe siècle puis modifiée à la Renaissance. L'édifice primitif fut en grande partie détruit par les huguenots en 1588 ; seuls subsistèrent deux travées du chœur et deux chapelles. L'église fut ensuite reconstruite et agrandie, puis saccagée à la Révolution : sous la Terreur elle servit de « temple de la Montagne » et, plus tard, de hangar à fourrage pendant la guerre de Vendée. Restée très délabrée, elle fit l'objet d'un projet de reconstruction porté par l'abbé Hippolyte Rabier ; l'édifice actuel réutilise seulement une partie du chœur ancien. L'église néogothique fut élevée de 1855 à 1863 par l'architecte niortais Théophile Segrétain, puis achevée par son successeur Jean-Baptiste Perlat ; Segrétain offrit de travailler bénévolement, ainsi que certains peintres et décorateurs. L'inauguration eut lieu le 4 septembre 1874. Aujourd'hui, l'édifice souffre d'un certain état de dégradation, notamment des fresques, et a été victime de plusieurs actes de vandalisme, le dernier en date étant le 8 août 2020. De style néogothique, l'église est orientée, de plan en croix latine avec un chevet plat, et se distingue par ses tours jumelles en façade culminant à 70 mètres et surmontées de flèches de type Kreisker percées d'oculi et de baies en arc en accolade. Trois portails à voussures sculptées de personnages et de motifs végétaux donnent accès à l'édifice ; le portail central est surmonté d'une rosace et le gable représente Jésus remettant la croix à saint André à gauche et les clefs du royaume à saint Pierre à droite, tandis que d'autres détails sculptés figurent un ange, un soldat romain et un moine. Les bras du transept sont percés d'une rosace et de portes surmontées de baies en arc brisé à lancettes, chacun flanqué d'une chapelle éclairée par des doubles-baies en arc brisé ; le chevet, encadré de contreforts et de tourelles d'escalier, s'ouvre sur une grande baie en arc brisé surmontée d'une rosace. Les trois cloches de la tour nord ont été baptisées en 1865. La nef, voûtée d'ogives dans le style Plantagenêt, est bordée d'arcades en arc brisé reposant sur des pilastres ; une colonne ronde engagée et son chapiteau, vestiges de l'église romane primitive, subsistent près de la sacristie. Les vitraux du chœur proviennent de l'atelier tourangeau fondé par Julien-Léopold Lobin et achevés par son fils ; l'imposant vitrail de 1858, composé de cinq lancettes, décrit la vie de saint André selon le modèle du vitrail-tableau, montrant notamment le Christ en gloire, la condamnation de saint André et, en bas, des médaillons illustrant des épisodes de sa vie. Les vitraux des bas-côtés, datant de la fin du XIXe siècle, représentent divers saints — saint Blaise, saint Nicolas, sainte Macrine, sainte Radegonde — ainsi que la Vierge des Douleurs et Jésus aux outrages ; les grandes rosaces de la façade et des pignons nord et sud figurent respectivement saint Dominique, la Vierge et saint Joseph. Les verrières de la nef, posées en 1963 par l'atelier Van Guy de Tours, utilisent la technique du verre éclaté serti dans le béton et illustrent les sept sacrements. Le décor intérieur est principalement l'œuvre du peintre niortais Louis Germain, auteur notamment du grand tableau La Fuite en Égypte (1860) et de fresques représentant des scènes de la vie du Christ, ainsi que de tableaux datés de la fin du XIXe siècle ; le peintre rouennais Louis-Adolphe Lecoq d’Arpentigny réalisa la décoration murale symbolique, et la chapelle des fonts baptismaux date de 1884. Le tableau de la Déposition de Croix fut offert par Napoléon III et le Christ en Croix (1772) est attribué à François-Adrien Latinville. Le maître-autel, conçu par l'atelier Bordas de Poitiers en 1874, présente un retable néogothique et un devant d'autel illustrant la Multiplication des pains ; la statuaire, nombreuse, reflète le goût du XIXe siècle. La chaire, classée aux Monuments historiques en 1942, date du XVIIe siècle et provient d'un carmel ; elle porte un panneau central représentant sainte Thérèse d'Avila en extase. Le Christ en croix du chœur, classé aux Monuments historiques en 2002, provient de l'abbaye des Châtelliers et date du XVIIe siècle ; les stalles du chœur datent de 1884 et les bénitiers de 1780. Les grandes orgues de tribune, œuvre de A. Cavaillé-Coll-Convers datées de 1924 et révisées en 1960 par Deliancourt, sont aujourd'hui muettes et hors d'usage, tandis que l'orgue de chœur (1926, Brun et Binette) est très délabré.