Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église Saint-Étienne, située au centre du bourg de Saint-Étienne-de-Montluc dans la Loire-Atlantique, a été édifiée au milieu du XIXe siècle. Elle a été construite entre 1841 et 1847 (édifiée en 1845 selon certaines sources) par l'architecte Saint-Félix Seheult, parfois orthographié Scheult. De style néo-classique inspiré de l'architecture antique romaine, l'édifice tranche avec le courant néo-gothique alors majeur au XIXe siècle. L'architecte, qui a collaboré avec Joseph-Fleury Chenantais, a également participé à la conception de l'ancien palais de justice de Nantes et de l'église Notre-Dame-de-Bon-Port. Érigée sur l'emplacement d'une ancienne église médiévale devenue trop exiguë, elle présente un plan sans transept fondé sur un grand rectangle divisé en trois vaisseaux par deux rangées de piliers et terminé par une abside semi-circulaire abritant le chœur. Une tour-clocher visible de loin surmonte le porche principal ; l'église abrite quatre cloches dont la plus lourde pèse 1 050 kg et la plus ancienne date de 1827. Le décor peint a été refait en 1859-1860 puis complété en 1921 par une galerie d'apôtres courant le long des murs de la nef. La nef, voûtée en berceau, porte une suite de portraits d'apôtres et un ciel azuré parsemé d'étoiles peints en 1921 ; elle est éclairée par vingt baies vitrées posées entre 1922 et 1924 qui représentent des scènes tirées des évangiles. On y conserve également deux grandes statues en bois provenant de l'église précédente, représentant saint Clair, premier évêque de Nantes invoqué autrefois pour les affections des yeux, et saint Corneille, patron des bêtes à cornes en Bretagne. La chaire en bois foncé, installée en 1861, est ornée des portraits des quatre évangélistes et surmontée de l'effigie de saint Jean-Baptiste, qualifié dans le décor de dernier prédicateur de l'Ancien Testament. Le dallage en pierres noires et blanches de Mullioz a été posé en 1953. Le chœur, surélevé de quelques marches, a reçu des stalles en bois en 1861 ainsi que des sculptures de sainte Anne et saint Joseph réalisées par le sculpteur nantais Amédée Ménard ; une crédence à plateau de marbre de style Louis XV pourrait provenir du château de la Haie Mahéas. L'autel actuel, simple table de marbre de Lunel reposant sur trois piliers, a remplacé en 1953 l'ancien autel en marbre polychrome encadré d'anges. Dans une niche azurée au centre du chœur se trouve la statue de saint Étienne, patron de la paroisse ; les pierres à ses pieds évoquent son martyre par lapidation, sa représentation étant ici tournée vers la contemplation des « cieux ouverts » comme le décrivent les Actes des apôtres. La tradition rapporte qu'une relique de saint Étienne aurait été rapportée de Jérusalem au VIe siècle par Épiphane, quatorzième évêque de Nantes. Du mobilier et des éléments de l'ancienne église médiévale subsisteraient, notamment un linteau de granite sculpté représentant saint Pierre et ses clés accompagné de deux anges, visible au n°12 de la rue de la Paix. Le gros œuvre extérieur a fait l'objet de plusieurs campagnes de rénovation menées par la commune depuis 1936 ; la dernière intervention sur l'enduit extérieur a redonné à l'édifice sa couleur claire et lumineuse actuelle. Le monument a été inscrit au titre des monuments historiques en 2007.