Église Saint-Étienne de Saussines dans l'Hérault

Patrimoine classé Clocher-mur Art roman languedocien

Église Saint-Étienne de Saussines

  • 12 Rue du Foyer
  • 34160 Saussines
Église Saint-Étienne de Saussines
Église Saint-Étienne de Saussines
Église Saint-Étienne de Saussines
Église Saint-Étienne de Saussines
Crédit photo : EmDee - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

1er quart XIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. A 332) : classement par arrêté du 12 avril 1963

Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne

L'église Saint-Étienne de Saussines, située dans l'Hérault en région Occitanie, est un édifice roman lié à un prieuré dont l'existence est mentionnée dès 821 et cité sous diverses formes dans le cartulaire de Maguelone (notamment en 1090, 1099, 1177 et 1219). La chronique de Maguelone signale l'église dès 1090 ; la construction a probablement commencé à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, une datation que certaines sources précisent au premier quart du XIIe siècle. Le prieuré dépendait du monastère de Psalmody et fut rattaché en 1694 au chapitre d'Alès, le titre de prieur étant alors attribué au sous-chantre du chapitre cathédral. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 12 avril 1963.

Le plan comprend une nef de deux travées, prolongée vers l'est par une courte travée de chœur et un sanctuaire semi-circulaire voûté en cul-de-four. Les murs de la nef ont été surélevés, probablement lors du remplacement de la couverture primitive en lauzes par des tuiles canal. L'abside, surélevée par la suite, présente aujourd'hui une partie supérieure polygonale réalisée en appareil irrégulier, tandis que la partie inférieure, haute des trois quarts, est en pierre de taille de belle facture assemblée par endroits en opus monspeliensis.

La façade occidentale offre un portail formé d'un triplet de baies cintrées : la baie centrale, qui abrite la porte, est encadrée de deux colonnes aux chapiteaux géométriques supportant un arc torique, surmontée d'un puissant linteau et d'un tympan ajouré ; les baies latérales sont aveugles et ornées d'impostes moulurées. Au-dessus, une fenêtre à triple ébrasement est entourée de colonnettes aux chapiteaux sculptés de motifs végétaux et zoomorphes, et la maçonnerie en opus monspeliensis est particulièrement visible sous cette baie.

La façade méridionale, rythmée par de puissants contreforts, ne comporte que deux travées ; chacune est percée d'une fenêtre à triple ébrasement, encadrée de colonnettes aux chapiteaux finement sculptés. Le chevet semi-circulaire intègre une fenêtre absidiale à double ébrasement associée à un arc torique dans sa partie inférieure en pierre de taille, la partie supérieure constituant la surélévation polygonale en appareil irrégulier.

Plusieurs éléments témoignent d'interventions postérieures : l'abside surélevée présente un appareil roman différent de l'ouvrage primitif, le clocher est une surélévation beaucoup plus récente, l'arcade campanaire est moderne et la chapelle latérale sud est également d'époque récente. L'entrée conserve des vestiges de décoration romane, notamment des fragments mutilés d'impostes ornés de rinceaux et d'entrelacs. Un bandeau sculpté autour du sanctuaire présente quatre séries de motifs successifs — palmettes d'axe vertical, rinceaux, palmettes et entrelacs — et le chapiteau sud de l'arc triomphal est historié : il montre, à gauche, un personnage à genoux levant les deux bras ; à droite, un autre agenouillé de profil levant le bras droit pendant qu'un monstre à queue de lion tire son bras gauche, et au centre un animal ploie sous le poids d'un emblème ailé aux pattes munies de serres.

L'édifice, construit en pierre de taille et partiellement en opus monspeliensis, est couvert de tuiles et présente une maçonnerie de belle facture qui marque sa qualité architecturale romane.

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