Église Saint-Étienne de Tauriac en Gironde

Patrimoine classé Clocher-mur Eglise romane

Église Saint-Étienne de Tauriac

  • 1-13 Place des Tilleuls
  • 33710 Tauriac
Église Saint-Étienne de Tauriac
Église Saint-Étienne de Tauriac
Église Saint-Étienne de Tauriac
Église Saint-Étienne de Tauriac
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Église Saint-Étienne de Tauriac
Église Saint-Étienne de Tauriac
Crédit photo : Tmouchentois - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

L'église en totalité (cad. B 768) : classement par arrêté du 10 août 2005

Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne

L’église Saint-Étienne de Tauriac, dédiée au premier martyr chrétien, est implantée dans la commune de Tauriac, en Gironde. Le site est occupé depuis au moins le Ve–VIe siècle : en 615 la « villa Tauriaca » est donnée par un nommé Aldéric à Bertram, évêque du Mans, qui deviendra plus tard évêque de Bordeaux, ce qui laisse supposer qu’une première chapelle ou église existait avant l’an 1000. L’édifice actuel a été reconstruit au XIIe siècle sur un bâtiment antérieur, et conserve des réemplois de chapiteaux et de colonnes dans la façade ; l’abside et le mur nord sont attribués au XIe siècle tandis que la façade, de type angoumois et de style roman saintongeais, remonte au début du XIIe siècle. Très remaniée au XIXe siècle, l’église préserve néanmoins des éléments romans, notamment des chapiteaux dont l’un représente la lapidation de saint Étienne.

Pendant les Guerres de Religion, un porche équipé de meurtrières fut élevé devant la façade pour protéger les habitants et les sculptures ; ce porche a été supprimé en 1875. Un clocher carré, construit au-dessus de la dernière travée de la nef, s’est effondré en 1689 en détruisant la partie sud de la nef et en endommageant le chevet ; les réparations portèrent la date 1731, inscrite sur le contrefort sud de l’abside. Au début du XIXe siècle, le pignon de la façade fut transformé en mur-clocher pour loger deux cloches, puis modifié en 1854 pour recevoir une nouvelle cloche ; la cloche actuellement en place date de 1903. En 1838, une chapelle des fonts baptismaux a été aménagée dans la partie ouest du mur nord de la nef et, entre 1845 et 1857, l’intérieur a été réaménagé par Labbé, architecte du diocèse de Bordeaux.

En 1852 le cimetière devant l’église fut nivelé et l’église comblée de terre pour mettre son sol à niveau, ensevelissant sous 80 cm des bancs de pierre. En 1897 les baies romanes furent agrandies pour recevoir de nouveaux vitraux réalisés par les maîtres-verriers bordelais Henri Feur et Gustave Pierre Dagrant. Le chœur a retrouvé son aspect d’origine après le retrait du plâtre en 1956 ; en 1970–1971 la pierre fut nettoyée et les baies du chevet reçurent de nouveaux vitraux conçus par Raymond Mirande. Des fouilles ont été entreprises autour de l’église en 1989. L’édifice est classé au titre des monuments historiques le 10 août 2005.

Les vestiges romans de la nef se concentrent dans les travées orientales, où des doubles arcades s’appuient sur des chapiteaux ; quatre présentent un décor végétal et deux sont historiés, l’un montrant un personnage luttant contre des monstres au nord, l’autre la lapidation de saint Étienne au sud. Le chapiteau du sud illustre le martyre : saint Étienne, les mains levées en prière, est entouré d’hommes tenant des pierres, tandis que des anges sculptés sur les petites faces du tailloir semblent porter vers le ciel un personnage agenouillé, probablement l’âme du martyr ; la corbeille porte un décor de rinceaux et de fruits et le tailloir est sobrement traité.

La façade occidentale s’organise autour d’un portail en plein cintre encadré d’arcatures aveugles à colonnes et de chapiteaux, surmonté de deux registres d’arcatures aveugles et d’une corniche appuyée sur modillons ; le clocher-mur n’est pas roman et date du début du XIXe siècle. Les tympans sont sculptés : le tympan sud représente un Agnus Dei inscrit dans une gloire circulaire soutenue par deux oiseaux accompagnés de l’inscription Agnus Dei qui tollis peccata mundi, tandis que le tympan nord montre un cavalier armé et casqué. Il est possible que ces tympans et deux chapiteaux en marbre ornés de fleurs de lotus proviennent d’un édifice préroman, et que le cavalier représente l’empereur Constantin Ier. Le tympan nord est cependant assez abîmé et la figure du cavalier a perdu ses jambes ; ce type de sculpture, présent dans d’autres églises de la région, est généralement interprété comme une allusion à Constantin et à l’édit de Milan qui a garanti la liberté de culte.

L’arcature supérieure comporte huit chapiteaux dont les tailloirs sont ornés d’un décor continu de rinceaux ; les deux premiers sont végétaux, le troisième montre un lion bicorporé entouré de dragons, le quatrième un lion bicorporé au comportement suggestif, le cinquième reprend le motif végétal et le sixième représente un oiseau bicéphale saisi par des hommes dont les têtes d’oiseaux picorent les bras. Le septième est couvert d’entrelacs ponctués de masques diaboliques et le huitième porte un masque humain aux cheveux et barbe très travaillés ; l’ensemble des chapiteaux figurés de cette arcature véhicule des symboles négatifs, interprétés comme des mises en garde contre les péchés capitaux et la luxure.

En couronnement, la corniche repose sur deux chapiteaux sculptés et seize modillons dont cinq figurés ; les deux chapiteaux et les modillons figurés sont romans, les autres sont des remplacements plus récents. La corbeille nord montre un entrelacs formé par deux serpents, la corbeille sud deux arbustes fruitiers, et parmi les modillons figurés on reconnaît un musicien jouant de la vielle ou du rebec, un acrobate, une bête maléfique, une sculpture très dégradée et un masque humain. Ces sculptures, comme les chapiteaux, renvoient à un symbolisme moralisant centré sur le péché, notamment la luxure.

Liens externes