Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église paroissiale Saint-Étienne, située en Indre-et-Loire, se compose d'un chœur du XIIe siècle ajusté à une nef qui peut être antérieure au Xe siècle. L'axe de la nef ne coïncide pas avec celui du chœur. Le portail d'entrée, à l'ouest, est de construction moderne. Le transept, le chœur et les deux chapelles latérales ont été bâtis d'un seul jet. Les quatre piliers de la croisée du transept portent une coupole sur pendentifs. Sur les parties nord et sud du transept s'ouvrent des chapelles latérales surmontées d'une coupole plein cintre. La baie de la chapelle latérale nord a été remaniée pour recevoir un vitrail daté de 1543 représentant la Résurrection des morts et le Jugement dernier.
L'église est dédiée à Saint Étienne, premier martyr. La première chapelle dite de Saint-Roch, qui aurait daté du Ve siècle, a été détruite vers 1844. Bâtie à mi-hauteur du coteau, à plus de 300 mètres du château et à l'écart de la plaine alluviale du Cher, elle se trouve hors de tout risque d'inondation et trouve sa physionomie comparable à celle de l'église paroissiale de Cormery. Une chapelle rectangulaire de 9 m sur 18 fut édifiée au XIe siècle; à la fin du XIIe siècle on ajouta le transept et le chœur, et la chapelle originelle devint la nef de la nouvelle église.
Une large fenêtre gothique fut réalisée grâce à Jean Le Breton en 1532. En 1828, Stéphanie Oudinot, épouse du baron Georges Tom Hainguerlot alors propriétaire du château de Villandry, offrit un orgue de tribune, les vitraux du chœur, les autels et deux cloches.
Dans l'absidiole nord se trouve un vitrail de 1543 dont la partie haute représente la Résurrection et le Jugement dernier; la partie basse montre Anne Gedouin devant Sainte Anne, épouse de Jean Le Breton décédé en 1542. Les autres vitraux, endommagés en 1944, ont été remplacés en 1951 par le maître verrier parisien Max Ingrand; ils représentent le Sacré-Cœur, Saint Étienne, le bienheureux Pierre Ploquin et, dans une fenêtre géminée, la Vierge triomphante portée par deux anges. Le transept nord abrite un tableau du XVIIe siècle représentant la Descente de Croix. Le transept sud porte une statue en céramique, datée vers 1890, identifiée comme sainte Marie-Madeleine ou peut‑être sainte Philomène; elle a été restaurée en 2009 par Cécile Rolland.
Dans la nef, un chemin de croix en tableaux de terre cuite, offert par Mme Hainguerlot en 1887, provient des ateliers de la Sainterie de Vendeuvre et a été peint à Tours par M. Baillon. Dans le chœur, une chaise haute à baldaquin finement sculptée du XVIe siècle est installée côté nord; le vitrail de saint Louis, restauré en 2019, provient de la verrière sud du transept et avait été déposé en 1944; au fond se trouve une stalle en chêne, copie de celle de la cathédrale de Tours, anciennement placée dans la croisée du transept. Sur la tribune, l'orgue actuellement installé date de 1868; il a été construit par le curé Archambault de Pont‑de‑Ruan, la première installation remontant à 1859.
La coupole de la croisée du transept, remarquable par son diamètre de six mètres, constitue une rareté architecturale en Touraine et repose sur de magnifiques chapiteaux décorés du XIIe siècle. L'église possède deux cryptes: l'une dans le transept sud, dite des seigneurs de Villandry, qui fut ouverte pour la dernière fois le 15 mars 1936 pour y déposer le cercueil de Joachim Carvallo; l'autre se situe sous l'emplacement de la chapelle Saint-Roch, au nord de l'église, et a servi de cave après la Révolution. À droite du portail, à l'entrée, se trouve un ambon du XIIe siècle, petite tribune de trois marches où étaient faites les annonces publiques au Moyen Âge.
