Origine et histoire de l'Église Saint-Eustache
L'église Saint-Eustache est une église catholique située dans le bourg de Mosles, dans le Calvados. Construite au XIIIe siècle par l'abbaye de Cerisy après la donation de Mosles par Raoul de L'Isles, elle a été agrandie au XIVe siècle par l'adjonction d'une nef et d'une tour-clocher. Classée monument historique depuis le 27 décembre 1913, l'église conserve un mobilier important, dont plusieurs éléments protégés au titre des objets. La dîme perçue pour l'église était reversée aux deux tiers à l'abbaye de Cerisy; le tiers restant profitait au curé, nommé par l'abbaye. Des restaurations ont été effectuées en 1930; lors du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, des obus ont endommagé l'édifice, notamment le clocher, qui a dû être restauré. Une sacristie a été ajoutée à l'arrière du chœur au XXe siècle.
Le chœur, la partie la plus ancienne, date du XIIIe siècle et comprend trois travées voûtées d'ogives sexpartites, disposition peu ordinaire en Normandie. Chaque travée est éclairée par une paire de fenêtres composées principalement de deux lancettes séparées par un meneau et surmontées d'un oculus; le chevet, divisé par quatre contreforts, reprend ce même schéma avec une baie centrale plus large. Entre la première et la seconde travée, deux colonnettes reposent sur des culs-de-lampe sculptés de têtes amaigries et chevelues.
La nef compte quatre travées, éventuellement prolongées par l'assise sous le clocher, et semble avoir été bâtie en même temps que la tour-clocher; elle est éclairée par des lancettes géminées, au nombre de huit côté sud et de sept côté nord. La nef est couverte de lambris et le sol est pavé de schiste du sud de Caen et de calcaire de Creully. L'assise du clocher, plus étroite en raison de l'épaisseur des murs porteurs, est voûtée d'ogives quadripartites dont les nervures retombent sur des colonnes à culs-de-lampe ornés de visages masculins à l'ouest et féminins à l'est, et dont les chapiteaux portent des motifs végétaux.
La tour-clocher, percée de lancettes géminées au rez-de-chaussée et pourvue d'arcatures aveugles au premier étage, comporte des oculus à huit lobes et des lucarnes sous le toit en bâtière; son aspect et la disposition des ouvertures la rapprochent des églises voisines de Vaucelles, Cussy, Barbeville et Étréham.
Le maître-autel, de la seconde moitié du XVIIIe siècle et de style Louis XVI, est en pierre, plâtre et bois; il présente la forme d'un tronc de pyramide inversé et une décoration de consoles, guirlandes et d'un médaillon portant les cœurs de Jésus et de Marie. Le retable en pierre taillée, du XVIIe siècle, porte au centre un tableau de l'Assomption de la Vierge et une inscription mentionnant l'année 1677; il est encadré de colonnes corinthiennes, de draperies et d'ornements sculptés, et couronné par une niche abritant une statue du Christ rédempteur. L'ensemble autel-retable-tableau a été classé monument historique en 1975, et les trois statues qui l'ornent ont été classées en 1982; le tableau de l'Adoration des bergers, une huile du XVIIe siècle, est classé depuis 1917.
D'autres peintures comprennent une représentation du baptême du Christ et quatorze tableaux du chemin de croix datés de 1875, certains portant le nom des donateurs. Plusieurs statues et autels secondaires témoignent de la vague de dévotion religieuse qui aboutit à la canonisation de nombreux saints entre 1850 et 1930; on y trouve notamment des autels à sainte Thérèse de Lisieux, au Sacré-Cœur et à la Vierge, ainsi que des statues du saint curé d'Ars, de sainte Jeanne d'Arc, de sainte Marie, de saint Joseph et de saint François d'Assise. Le mobilier comprend enfin des bancs en pin, anciennement numérotés ou loués à des familles, une chaire du XVIIIe siècle, un confessionnal du XIXe siècle et dans le chœur des stalles dont les miséricordes non figuratives datent du XVIIIe siècle.