Origine et histoire de l'Église Saint-Felix
La collégiale Saint-Félix, située à Saint-Félix-Lauragais (Haute-Garonne, Occitanie), est une église catholique classée au titre des monuments historiques en 1920. Sa construction commence au début du XIVe siècle après une décision collective prise en 1303 et la fondation d’un chapitre par une bulle du pape Jean XXII en 1317-1318, selon les sources et la tradition locale. L’édifice, bâti en pierre dans le style gothique méridional, est une église à nef unique dont les travaux de gros œuvre débutent vers 1320 et se poursuivent jusqu’à la fin du XIVe siècle. Le chœur est alors couvert d’une voûte à liernes et tiercerons, caractéristique de la fin du XIVe siècle, et l’abside médiévale à sept pans conserve sa structure ancienne. Au XVIe siècle, l’abside est prolongée vers l’est par une chapelle plus basse, ce qui entraîne la destruction de la partie inférieure de la baie axiale. À la fin du XVIe siècle, un incendie détruit les voûtes de la nef qui sont remplacées par un lambris en bois ; des travaux de réparation débutent en 1603 et des oculi viennent remplacer les hautes fenêtres à meneaux. Des chapelles sont ajoutées et reconstruites au XVIIe siècle, et au XIXe siècle l’ensemble reçoit un lambris et une remise au goût du jour de son décor intérieur. L’entrée principale, située au nord sous le clocher, est protégée par un porche voûté et encadrée par un arc gothique présentant une statue de saint Pierre. Le clocher, de style gothique et élevé au XIVe siècle, atteint 42 mètres ; sa base est pleine et flanquée de quatre tourelles à clochetons tandis que la partie supérieure, octogonale, comporte trois étages dont les deux derniers sont percés d’arcs en mitre. Sa flèche est couverte de dalles de pierre de Saïx, qui ont remplacé l’ardoise d’origine en 1841, et un escalier à vis se loge dans une tourelle sud-ouest. Le clocher abrite deux cloches en bronze datées de 1523 et 1760. À l’intérieur, la partie occidentale de la nef est occupée par une cantorie de la fin du XVIIIe siècle qui reçoit l’orgue ; sous celle-ci se trouvent les fonts baptismaux protégés par une grille. L’église conserve des œuvres picturales, notamment deux tableaux de Jean Artigue représentant la Nativité de la Vierge — copie d’un original de Roques conservé à la Daurade — et le martyre de saint Félix de Gérone. Le maître-autel actuel, réalisé en 1748 par le marbrier Étienne Rossat, avait été déplacé et ajusté au milieu du XVIIIe siècle ; jugé trop petit pour le chœur, il fut agrandi par des motifs en briques plâtrées, des stuques et des anges en plâtre. Le chœur des chanoines est décoré d’une série de quatre tableaux illustrant la vie de sainte Angèle de Merici, œuvres du peintre toulousain Lambert-François Cammas. Entre 1830 et 1842, la voûte lambrissée et le chœur reçurent un nouveau décor peint par un artiste italien anonyme en échange du gîte et du couvert. Un orgue de chœur existe depuis le XVe siècle ; plus tard, un orgue de tribune fut réalisé par le facteur Grégoire Rabiny entre 1779 et 1781 avec l’aide d’Honoré Grinda, puis transformé en 1869 par Thiébaut Maucourt, relevé en 1920 par Jean-Baptiste Puget et restauré et augmenté en 1953 par Maurice Puget.
