Origine et histoire de l'Église Saint-Gal
L'église Saint-Gal de Langeac, en Haute-Loire, est une ancienne collégiale qui fut d'abord l'église d'un prieuré dépendant de l'abbaye de La Chaise-Dieu. Pons de Gévaudan donna l'église au chapitre de Saint-Julien de Brioude en 1010 et le prieuré est attesté en 1220. Au XIIIe siècle, Langeac devint le siège d'un archiprêtré important pour l'évêché de Clermont. En 1264, la création d'un chapitre de quinze chanoines par l'évêque Guy de La Tour du Pin suscita un conflit avec l'abbaye de La Chaise-Dieu, résolu par l'institution des chanoines par le prieur, auquel ils devaient fidélité. Le diocèse de Saint-Flour fut créé en 1317 et, en 1319, le roi Philippe V confirma Langeac comme prévôté du bailliage d'Auvergne. Après 1397, Langeac est cité parmi les treize « bonnes villes » de Basse-Auvergne. Les parties les plus anciennes de l'église actuelle, le chœur et le clocher, datent du XIVe siècle. Le clocher, muni de gargouilles, passe d'un plan carré à une forme octogonale et comprend trois salles superposées voûtées par des nervures qui retombent sur des culs-de-lampe. Le chœur a été fortifié et présente une échauguette sur les éperons extrêmes de l'abside. Les trois travées de la nef et la façade relèvent du XVe siècle, et des chapelles latérales ont été ajoutées ultérieurement. Après la destruction de l'église Notre-Dame de Langeac en 1430, Saint-Gal devint l'église paroissiale, une transformation qui a probablement motivé la reconstruction des travées de la nef; la date 1460 est gravée sur le portail de la façade principale. Le chapitre de chanoines fut définitivement constitué en 1488 et les stalles du chœur achevées en 1526. Langeac fut rattaché au diocèse du Puy-en-Velay en 1823. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 16 septembre 1907 et plusieurs de ses objets sont référencés dans la base Palissy. À l'intérieur, on note une mise au tombeau en bois polychrome du XVe siècle, des fonts baptismaux du XIIe siècle, plusieurs statuettes sculptées, des tableaux — parmi lesquels le Couronnement de la Vierge peint par Guy François — ainsi que du mobilier ecclésiastique, des stalles de style Renaissance et un remarquable lutrin.
