Origine et histoire de l'Église Saint-Genès
L'église Saint-Genès d'Arzens se situe dans la commune d'Arzens, dans le département de l'Aude en région Occitanie. Elle est mentionnée comme paroissiale dans les registres de Jean XXII et apparaît pour la première fois dans l'Enquête de 1269. Selon l'analyse stylistique, l'édifice a été reconstruit au second quart du XIVe siècle. L'église, inscrite au titre des monuments historiques en 1948, l'est à l'exception du porche de la sacristie axiale et de la travée occidentale. Elle présente une nef unique, des chapelles latérales insérées entre les contreforts et de nombreux remaniements qui ont toutefois respecté certains éléments primitifs. Parmi ces éléments subsistent le chevet pentagonal, les trois premières travées de la nef et le clocher. Le chevet a conservé son ancienne voûte de pierre. Le clocher occupe la porte fortifiée qui donnait accès à l'oppidum d'Arzens ; il s'agit d'une tour carrée dont l'escalier en vis, situé à l'angle sud-est, forme une tourelle polygonale avec une cage intérieure cylindrique. En élévation, la tour est divisée par des bandeaux à larmier en quatre étages inégaux, et les baies sont séparées par deux colonnettes octogonales soutenant un long chapiteau épannelé. Aucune partie du clocher ne semble antérieure à la seconde moitié du XIIIe siècle. Arzens fut rattachée à la maison seigneuriale d'Armagnac, dont les armoiries figurent sur les clés de voûte de l'église ; le cardinal Jean d'Armagnac, qui aurait été curé, procura à l'église une relique composée de deux épines de la couronne du Christ et fit édifier une chapelle pour la recevoir. La quatrième travée de la nef est d'époque moderne et la chapelle Saint-Guilhem a été construite en 1866. L'édifice a fait l'objet d'importantes restaurations au XIXe siècle : en 1866 les contreforts furent repris et une chapelle ajoutée ; en 1885 la fausse voûte en briques et plâtre fut reconstruite, les fenêtres du chœur refaites et la rosace occidentale agrandie. La façade occidentale, sa rosace et les voûtes en briques et les croisées d'ogives de la nef sont des adjonctions du XIXe siècle, tandis que la première travée de la nef demeure d'une date indéterminée. On signale enfin, à titre d'hypothèse étymologique, que le nom d'Arzens contiendrait un radical lié à l'ours, soit en référence à la présence passée d'ours, soit à un patronyme local.