Origine et histoire de l'Église Saint-Gengoux
L'église Saint‑Gengoux est située à Saint‑Gengoux‑le‑National en Saône‑et‑Loire. Elle date du XIIe siècle et relève de la paroisse Saint‑Louis‑entre‑Grosne‑et‑Guye, dont le siège est à Saint‑Gengoux‑le‑National. Au Xe siècle, un doyenné dépendant de l'abbaye de Cluny est établi sur le site. L'église est achevée à la fin du XIIe siècle. Elle est incendiée par les huguenots vers 1556 puis reconstruite. En 1802, quatre chapelles attenantes sont détruites pour permettre la construction d'une halle aux blés, elle‑même démolie à la fin du XIXe siècle. En 1867, le toit trapu est remplacé par une flèche pointue en ardoise dessinée par Eugène Viollet‑le‑Duc. De nombreux travaux ont été réalisés aux XVIIIe et XIXe siècles : la nef et les bas‑côtés datent du XVIIIe siècle et les interventions de 1821, 1850, 1874 et 1890 ont concerné la toiture, les murs et les chapelles. Depuis 1899, des reliques de saint Gengoux (un morceau de la tête du tibia) sont conservées dans l'édifice, rapportées par le curé‑archiprêtre. En 2003, la passerelle couverte en bois reliant la tour de l'Horloge au clocher octogonal a été rétablie en bois après avoir été remplacée par un tablier métallique. Depuis août 2004, l'église est inscrite à la Fédération européenne des sites clunisiens. L'édifice est protégé au titre des Monuments historiques par arrêté du 29 octobre 1926. Consacrée et relevant du diocèse d'Autun, l'église appartient à la paroisse Saint‑Louis‑entre‑Grosne‑et‑Guye et reste un lieu de culte catholique. L'architecture comprend une nef de quatre travées avec bas‑côtés, un transept et un chœur de trois travées. Le clocher octogonal, partie romane de l'édifice, s'élève sur la croisée du transept et comprend trois étages. Un pontet en bois relie ce clocher à la tour de l'horloge. L'église a conservé des vitraux du XIXe siècle installés sur une quarantaine d'années ; ceux de la nef, posés dans les années 1890, visent à illuminer le vaisseau central. Le chœur a reçu des vitraux illustrés réalisés par les ateliers parisiens d'Édouard Didron en 1874 et de la maison Sainte‑Croix de Georges‑Claudius Lavergne en 1899, qui témoignent du renouveau catholique de la seconde moitié du XIXe siècle et prennent en compte le contexte local de la Bourgogne‑du‑Sud. Dans la chapelle sud, Didron a représenté le Christ du Sacré‑Cœur et Marguerite‑Marie Alacoque de Paray‑le‑Monial. Le vitrail central de l'abside, par Lavergne, place dans le registre inférieur des lancettes, aux portes du Paradis, des serviteurs de Dieu tels que Jean‑Marie Vianney, curé d'Ars, et Jeanne d'Arc, qui ne seront canonisés qu'au début du XXe siècle. Le clocher abrite deux cloches : l'une datée de 1629, sonnant en fa dièse, l'autre datée de 1806, fondue par Cardon à Mâcon et sonnant en do. Les images disponibles montrent la nef, le chœur, un détail du clocher, le vitrail du chœur, la rose et un dessin de 1835. Parmi le mobilier, un tableau classé au titre des Monuments historiques depuis le 11 août 2017 représente saint Gengoux distribuant du pain aux pauvres ; il s'agit d'une huile sur toile de 200 x 188 cm peinte en 1849 par Hippolyte Bonnardel. Dans ce tableau, le saint, devant son château et vêtu d'une cape rouge, domine la scène tandis que les pauvres, aux visages las et aux vêtements usés, lèvent les yeux vers lui.