Origine et histoire de l'Église Saint-Georges
L'église Saint-Georges d'Ully-Saint-Georges, dans l'Oise, est un vaste édifice composite qui rassemble des éléments issus principalement de trois grandes phases de construction : une période romane tardive (années 1130–1140), une campagne gothique rayonnante autour de 1265 et des remaniements gothiques flamboyants au second quart du XVIe siècle. Des pans de mur en opus spicatum, de part et d'autre du portail occidental, laissent supposer l'existence d'un bâtiment antérieur, peut‑être du XIe siècle. Les parties romanes les plus anciennes sont le transept et la première travée des bas‑côtés du chœur ; elles témoignent de l'emploi précoce du voûtement d'ogives et de piliers cantonnés qui annoncent l'architecture gothique. L'édifice compte au total cinq voûtes d'ogives antérieures au milieu du XIIe siècle, et fait ainsi partie du groupe d'édifices du département dotés de voûtes d'ogives si anciennes. Au début du XIIIe siècle, le clocher reçoit un étage de beffroi et la nef est dotée d'un nouveau portail abrité par un porche voûté d'ogives. Vers 1265, les parties orientales sont rebâties selon un plan ambitieux comprenant trois absides à pans, tandis que l'achèvement des absides des bas‑côtés pourrait intervenir plus tardivement, aux XIVe ou XVe siècles. À la fin de la période gothique, la nef est refaite et pourvue d'une nouvelle charpente ainsi que d'un collatéral sud dont la dernière clé de voûte porte la date de 1545. De modestes interventions se succèdent ensuite à la Renaissance et à l'époque moderne, notamment des reprises de piliers, l'aménagement d'un autel dans le croisillon nord et le repercement de certaines fenêtres. L'ornementation en vitraux, abondante à la fin du XVIe siècle, subit des réparations entre 1689 et 1694 puis de sévères destructions lors d'orages en 1706 et 1788. Les archives anciennes concernant la construction et les restaurations sont peu nombreuses et l'édifice n'a pas fait l'objet d'une étude exhaustive. Classée monument historique par arrêté du 28 février 1951, l'église a cependant souffert de la négligence et de l'altération des matériaux : un premier entrait de la nef cède en 1946. Des travaux de restauration partielle, sous la direction de l'architecte Jean‑Pierre Paquet, ont permis de réparer la charpente de la nef et la couverture du bas‑côté sud entre 1952 et 1954 puis en 1961, mais la restauration complète reste inachevée. Un comité de sauvegarde local s'efforce d'obtenir les financements nécessaires à la conservation de l'édifice. Implantée au centre du village, place de l'Église, la façade ouest donne sur un parvis jouxtant la rue de Noailles, tandis que l'élévation méridionale ouvre sur une grande pelouse correspondant à l'ancien cimetière déplacé sous le Second Empire ou peu avant. La grange dîmière du XVe siècle, contiguë au parvis, a été inscrite aux monuments historiques dès 1933 et participe à la compréhension du cadre seigneurial et ecclésiastique ancien. Sur le plan paroissial, la seigneurie d'Ully‑Saint‑Georges appartenait aux comtes de Beaumont jusqu'au XIIIe siècle puis passa en avouerie à l'abbaye de Saint‑Denis, qui conserva la seigneurie jusqu'en 1692 avant la remise des biens à la maison royale de Saint‑Louis. Les registres paroissiaux, conservés depuis 1654, et diverses sources anciennes documentent la vie religieuse locale, les pratiques sacramentelles et les difficultés matérielles des curés de campagne. La Révolution entraîne la saisie des objets liturgiques et des cloches, l'interdiction du culte à partir de novembre 1793 et la vente des biens de la fabrique, dont le produit est connu dans les archives. Après le Concordat de 1801 puis la restauration du diocèse de Beauvais en 1822, la communauté paroissiale est désormais intégrée à la paroisse Sainte‑Claire de Mouy ; l'activité religieuse se limite aujourd'hui à quelques messes anticipées célébrées certains samedis en soirée et à quelques offices particuliers.