Origine et histoire de l'Église Saint-Georges
L'église Saint-Georges est une église romane auvergnate située au bourg d'Ydes-Bourg, à trois kilomètres au sud‑est d'Ydes, dans le département du Cantal (Auvergne‑Rhône‑Alpes). Une église dédiée à saint Martin est citée dans la charte dite de Clovis, et l'édifice actuel a sans doute été bâti dans le dernier quart du XIIe siècle, peut‑être en lien avec l'installation des templiers en Haute‑Auvergne. En 1309 le commandeur et le curé furent compromis dans le procès des templiers ; en 1313 la commanderie passa aux hospitaliers de Saint‑Jean de Jérusalem et dépendit alors de la commanderie du Pont‑Vieux (Puy‑de‑Dôme). Aux XVe siècle on greffa deux chapelles latérales sur la nef; selon divers auteurs, la voûte en pierre de la nef se serait effondrée en 1680. Au XVIIe siècle les bâtiments de la commanderie, situés au sud de l'église, comprenaient la maison du commandeur à l'ouest — avec deux celliers, une chambre, une cuisine, un cabinet d'aisance, une garde‑robe, un grenier et un pigeonnier, desservie par une tour d'escalier et couverte en pierre — ; à l'est un bâtiment abritant le logement du métayer, un fournil, un pigeonnier, une étable à chevaux et un grenier, couvert en tuiles ; enfin une grange‑étable au sud, couverte en chaume, ainsi que des loges à cochons et des jardins. La commanderie fut vendue comme bien national en 1794‑1795 ; la maison du commandeur et le bâtiment du métayer figurent au cadastre de 1827 avant de disparaître par la suite. L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862 ; un campanile en fer et plomb fut installé en 1828. À partir de 1888 les architectes des Monuments historiques Anatole de Baudot et Louis Bonnay dressèrent un important projet de restauration comprenant notamment la réfection du chœur, la construction d'une sacristie et le voûtement d'une partie de la nef ; les travaux furent adjugés en 1890 à l'entrepreneur Nadal Blanc, repris par un projet de l'architecte Chaîne en 1896 et menés à leur terme par Nadal Blanc en 1899, date à laquelle l'église fut restaurée et remeublée.
L'édifice est construit en pierre de taille assemblée en grand appareil. La façade occidentale offre un porche très profond, voûté en berceau légèrement brisé, qui se rapproche par sa structure des porches romans de Haute‑Auvergne tels que ceux de l'église Saint‑Martin de Sauvat, de la priorale Saint‑Victor et Sainte‑Madeleine de Chastel‑Marlhac et de l'église Saint‑Mathieu de Salers. L'arc du porche est orné d'une moulure à figures anthropomorphes et zoomorphes ; au fond, la porte se compose de deux baies couronnées chacune d'un arc en plein cintre et le tympan porte une « tête hurlante » appelée localement Salguebrou ou Salgabri, motif destiné à chasser les démons et à protéger l'accès de l'église. Les murs nord et sud du porche abritent deux bas‑reliefs représentant l'Annonciation et Habacuc.
Le chevet, traité en grand appareil très régulier, se présente sous la forme d'une abside semi‑circulaire animée par de puissantes colonnes engagées ; chaque fenêtre absidiale est encadrée de colonnettes et couronnée de chapiteaux géométriques supportant un arc torique, lui‑même bordé d'un cordon torsadé qui se prolonge sur les colonnes engagées. Au‑dessus, une arcature d'arcades repose sur des modillons sculptés de visages humains expressifs. À l'intérieur, la pierre de taille reste apparente : l'abside est voûtée en cul‑de‑four et ornée d'une série de cinq arcades — deux aveugles et trois ajourées — tandis que la nef est voûtée en berceau plein‑cintre.