Origine et histoire de l'Église Saint-Georges
L'église Saint-Georges de Montchaton se dresse sur une haute colline de la commune déléguée d'Orval-sur-Sienne, dans le département de la Manche, offrant une vue sur treize clochers au-dessus de la baie de Sienne. L'occupation du site est ancienne : une nécropole du haut Moyen Âge, probablement mérovingienne, entourait le lieu où s'élève l'église, comme l'attestent des découvertes de sarcophages en tuf coquillier. L'édifice actuel, daté des XIe et XVe siècles, occupe ce site ancien et fut connu au XIe siècle sous le nom de Saint-Georges-de-la-Roque ; une terre et une pêcherie dans la Sienne nommée « Mons Catonis » furent données à l'abbaye de Lessay lors de sa fondation. Isolée et entourée d'un cimetière, l'église présente une nef unique précédée d'un porche occidental, un clocher-tour à plate-forme défensive fortifié au XVIe siècle, et un chœur à chevet plat. Elle a fait l'objet de multiples restaurations : réfections partielles des toitures de la nef et du chœur entre 1869 et 1872, reconstruction de la partie sud de la nef menacée d'effondrement entre 1889 et 1892, restauration de la sacristie après un incendie en 1894-1895, refonte de la cloche à Villedieu-les-Poêles en 1898 (marché avec Viel-Tétrel), et reconstruction de la voûte et de la toiture de la nef détruites en juillet 1944. Les vitraux d'après-guerre ont été progressivement remplacés depuis les années 1980 en raison de dégradations liées aux intempéries et à la corrosion ; une nouvelle cloche a été bénie en 1992 et de nouveaux vitraux posés en 1998. Des fouilles ont remis au jour en 1977 deux sarcophages trapézoïdaux en calcaire coquillier, déjà signalés selon certains écrits en 1872 ; ils étaient situés au nord de l'église et l'un d'eux contenait, en plus d'ossements en surnombre, une fibule ansée symétrique en bronze attribuée vraisemblablement à la fin du VIIe siècle. Cette découverte renforce l'hypothèse d'un établissement mérovingien sur le mont où se situe l'église, même si l'un des sarcophages, resté exposé à l'air libre, s'est désagrégé. L'église est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 24 mars 1975. Deux éléments du mobilier sont classés au titre objet des monuments historiques depuis 1923 : les fonts baptismaux datés du deuxième quart du XIIIe siècle et un haut-relief représentant saint Georges terrassant le dragon, daté du début du XVe siècle.