Origine et histoire de l'Église Saint-Georges
L'église Saint-Georges est située à Néris-les-Bains, dans le département de l'Allier. L'édifice présente trois grandes phases de construction : des maçonneries d'époque romaine aux murs nord-ouest et sud-ouest, un chevet et des transepts du XIe siècle et des nefs du XIIe siècle. La nef est voûtée en berceau ; les bas-côtés sont voûtés de la même manière mais perpendiculairement à la nef. Une coupole octogonale portée par des trompes s'élève au-dessus de la croisée, tandis que l'abside et les absidioles sont voûtées en cul-de-four. Le clocher comporte un étage octogonal ajouré de baies jumelles sur ses huit faces et est couronné d'une haute couverture en charpente habillée d'ardoises, qui a remplacé après 1583 la couverture primitive détruite par un ouragan.
Néris est attesté comme centre de vie religieuse au VIe siècle ; Grégoire de Tours rapporte que le diacre Patrocle y établit un oratoire dédié à saint Martin, y enseigna des enfants, fonda un monastère de religieuses avant de se retirer à La Celle, puis fonda un monastère d'hommes à Colombier où il fut inhumé. Maurice Prou a montré que l'église a été édifiée sur une basilique civile ou judiciaire romaine du Haut-Empire : des vestiges subsistent à la base de certains murs, notamment au nord, et d'autres ont été mis au jour par des fouilles. Cette basilique aurait été ruinée par les invasions barbares, puis remplacée par des murs visibles au nord, reconnaissables à leur petit appareil cubique lié par des chaînages de briques ; une restauration plus tardive a introduit un appareil et un chaînage différents sur la façade et le côté sud de la nef.
L'église paroissiale fut donnée aux prévôts et chanoines du monastère d'Évaux par Archambaud III de Bourbon en 1078, et la construction actuelle se rattache probablement à cette époque, malgré l'absence de documents permettant de le confirmer. Elle est citée sous le vocable de saint Georges parmi les biens des chanoines d'Évaux dans un privilège apostolique du pape Adrien IV daté du 23 avril 1158. Avant 1267, l'église formait le siège d'un prieuré dépendant du monastère d'Évaux et la cure était à la collation du prévôt. Les sources concernant l'édifice sont peu nombreuses avant le XIXe siècle.
Un document du vicaire Guesdoulat précise que le 22 janvier 1583 un tourbillon abattit le clocher. En 1685, la couverture fut refaite et l'extérieur des murs autour des contreforts enduit de chaux. Le 13 octobre 1733, l'archevêque de Bourges Frédéric-Jérôme de La Rochefoucauld constata l'état dégradé de la couverture de la nef et du chœur, de la charpente du clocher et l'humidité des murs, et demanda des réparations. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1923.